Pour faire face à la crise, l’idée de taxer les grandes fortunes fait de nouveau surface en Europe. Une suggestion très loin des principes de la Macronie.
Au-delà des enjeux sanitaires liés au coronavirus (la maladie aura bientôt emporté plus de 300.000 personnes à travers le monde), la planète va aussi devoir faire face à une crise économique dont les répercussions pourraient être gravissimes. Pour l’affronter, bon nombre de responsables politiques et intellectuels demandent à taxer les plus riches.
Taxer les ultra-riches, une idée qui fait son chemin
La semaine passé l’acteur Vincent Lindon appelait même à créer une « taxe Jean Valjean, conçue comme une forme d’assistance à personnes en danger, financée par les patrimoines français de plus de 10 millions d’euros ». Même le très libéral FMI a recommandé aux États d’imposer aux plus riches une « surcharge de solidarité ». Selon un sondage de 2017, 65% des Français estimaient d’ailleurs que les plus riches n’étaient pas assez prélevés.
« Ceux qui ont le moins essuient toujours les pertes »
Peters Mertens, président du patri travailliste belge s’est ainsi opposé à son gouvernement : « Nous devons nous débarrasser du modèle capitaliste qui dit que tous ceux qui ont le moins essuient les pertes, tandis que les quelques-uns qui ont beaucoup empochent les profits. Ce modèle est dépassé. Il n’a plus lieu d’être dans un monde post-coronavirus. Nous voulons une taxe corona sur les multimillionnaires, un impôt de solidarité sur les grosses fortunes. »
Tout plutôt que taxer les riches
Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron traîne, à raison, l’étiquette de président des riches. Il ne semble aujourd’hui pas prêt de s’en débarrasser. En effet, depuis le début de la crise, le gouvernement parait avoir écumé toutes les méthodes possibles pour trouver de l’argent sans toucher aux plus grandes fortunes. L’État est même allé jusqu’à vendre une partie du mobilier national !
Malhonnêteté totale sur la considération des impôts
Pour faire avaler cette couleuvre aux Français, les libéraux ont mis en place une méthode bien huilée : considérer les impôts comme un tout. Dès lors si on augmente les impôts, ce sera nécessairement pour tout le monde. Devant la proposition de taxer les plus riches, Gérald Darmanin, ministre des comptes public déclarait ainsi : « la stratégie d’augmenter les impôts n’est pas notre choix, car de cette manière, vous allez démoraliser les Français ». Or personne n’a parlé ici d’augmenter les impôts pour tous les Français, mais seulement pour les plus riches.
Bruno Lemaire noie le poisson
Pour autant cet argument d’une malhonnêteté incroyable est un véritable épouvantail pour la Macronie. Confronté à la même question d’une taxe sur les plus riches, le ministre de l’économie, Bruno Lemaire, s’est lui aussi embourbé dans la même logique vaseuse. « Moi je me méfie de cette réaction qui consiste à penser que la solution se trouve systématiquement dans les taxes et les impôts. Augmenter les taxes, augmenter les impôts, faire participer davantage tous les Français : je pense que tout ça ne contribuera qu’à ralentir la croissance française » a-t-il déclaré. Or là encore, personne n’a parlé de taxer tous les Français, mais seulement les plus riches. Pour ne pas avoir réellement à répondre, l’ancien rival de François Fillon noie donc magnifiquement le poisson.
Un appel aux dons plutôt que l’ISF
Depuis le début de la crise, le débat sur l’Impôt sur les grandes fortunes, supprimé dès le début du mandat d’Emmanuel Macron, est lui aussi revenu sur la table. Qualifié « d’impôt idiot » par Gérald Darmanin, son retour était pourtant réclamé par bon nombre de responsables politiques en particulier au PCF et à la France Insoumise. La situation avait même carrément tourné au ridicule lorsque le ministre avait lancé un appel aux dons aux Français.
Non la volonté de taxer les plus riches n’est pas une « jalousie »
Un argument très présent dans la bouche des libéraux consiste à affirmer que la volonté de s’attaquer aux plus riches serait de la jalousie. En 2017, Emmanuel Macron lui-même déclarait « je ne crois pas à la jalousie française qui consiste à dire que les gens qui réussissent doivent être taxés ». Pourtant ce sujet tient plutôt à une conception morale et pose la question de l’accumulation des richesses. Un être humain, peu importe ses actions et sa contribution au monde, peut-il mériter de gagner 929 mille ans de SMIC en 15 minutes, comme l’a fait Jeff Bezos en février dernier ? Dans quel but un individu devrait-il d’ailleurs accumuler des sommes impossibles à dépenser au cours de toute une existence ?
La richesse n’est pas infinie
Si ces questions méritent d’être posées, ce n’est pas seulement au niveau métaphysique, mais également sur le plan moral. D’abord parce que la richesse produite par les Etats vient essentiellement des employés, des petites mains. Sans l’outil productif, les grands patrons ne sont rien. Il y alors une incohérence dans l’accaparation des richesses par ceux-ci. Ainsi, en 2018, selon Oxfam, 82% des richesses mondiales ont été captées par 1% des plus riches. Or la richesse n’est pas infinie.
Lutter contre l’extrême richesse c’est lutter contre l’extrême pauvreté
Lorsqu’une minorité de la population prend possession de l’essentielle des ressources, il engrange mécaniquement la pauvreté à l’autre bout de la société. Lutter contre l’extrême richesse c’est donc aussi lutter contre l’extrême pauvreté. Contrairement au dogme libéral, la richesse n’est d’ailleurs pas nécessairement liée au travail. Un ouvrier au SMIC pourra par exemple travailler bien plus qu’un jeune héritier.
Non l’économie française n’est pas soumise au bon vouloir des riches investisseurs
La fameuse théorie du ruissellement, prônée par Emmanuel Macron, voudrait qu’engraisser encore plus les plus riches permettrait aux plus pauvres de bénéficier des miettes de ces immenses fortunes. Il ne faudrait surtout pas les taxer au risque de les voir partir et de ne plus investir. Pire nos emplois dépendraient entièrement de leur bon vouloir. Là encore, il s’agit plus d’une idéologie que d’une réalité tangible.
Mieux répartir les richesses
Les libéraux oublient plusieurs choses : l’investissement privé se fonde sur la volonté d’individus désirant faire un profit. L’investissement d’État, lui, est en revanche basé sur l’amélioration de la vie des citoyens et des services publics. Par ailleurs, une immense part de l’économie réelle n’est pas délocalisable. Les Français auront toujours besoin d’alimentation, de coiffeurs, de quincailleries, de restaurants, etc… Si les ultra-riches ne souhaitent plus investir à grande échelle, il s’agira d’une opportunité pour la relocalisation et la prolifération des petits entreprises à taille humaine. Ces investissements à petite échelle seraient d’autant plus réalisables avec une meilleure répartition des richesses. Mais pour en arriver là, il va falloir sortir du logiciel macroniste…
Le Média pour Tous
Ah macron president des riches non des supers riches. Par contre taxer les pauvres non il n’a pas de problème avec ça
Quelques précisions : l’ISF n’a pas été supprimé, mais *remplacé* par l’impôt sur la Fortune Immobilière.
Par ailleurs, il faut rappeler qu’en, je ne sais plus quelle année, 90% des assujettis à l’ISF avaient une « fortune » taxable inférieure à… DEUX MILLIONS D’euros…!!! Il va donc falloir, un jour, cesser de nous gonfler avec *taxer les riches*…
MACRON et sa clique ont été mis en place par les « riches » pour poursuivre la politique de maintien des privilèges pour « les riches » ! Il va donc poursuivre et renforcer cette politique, en faisant « payer » au sens propre comme au sens figuré aux « salauds de pauvres » la période du « covid19 » ! Eh bien oui, ils n’ont pas pu spéculer pendant 2 mois, ou moins que d’habitude, alors que ces « paresseux de pauvres » n’allaient pas travailler, eux…..!!! Peut-être pas tous, mais en tous cas ils étaient déjà trop nombreux…..alors que les « pauvres » c’est fait pour travailler et fermer sa gueule de… Lire la suite »
Il va surtout falloir rétablir les contrôles de capitaux (Frexit) parce qu’on ne peut rien décider de tel si les milliards peuvent sortir du jour au lendemain. Ensuite, l’argent n’est pas une richesse en soi, juste le pouvoir qui permet d’en avoir. Enlever de l’argent d’un côté pour en mettre ailleurs ne va pas automatiquement nourrir les gens qui ont faim. Donc oui ça n’a aucun sens d’accumuler des quantités pareilles et je pense qu’au-delà d’un certain niveau, comme Mélenchon disait, on prend tout, c’est forcément un surplus qui manque ailleurs car c’est pas humain d’avoir autant de pouvoir. Mais… Lire la suite »