Cet été, 531 salariés polonais du groupe PSA vont débarquer dans l’usine d’Hordain dans le Nord. Une mesure destinée à faire des économies.
En 2019, PSA avait enregistré un bénéfice net de plus de 3.2 milliards d’euros, un record. Ces résultats confirmaient d’ailleurs la bonne forme de l’entreprise puisqu’elle engrangeait des bénéfices pour la sixième année consécutive. Sur le point de fusionner avec le géant italien Fiat, la firme française se retrouve pourtant une nouvelle fois au cœur de la polémique.
Qui peut croire à un élan de corporatisme ?
Ce sont donc 531 salariés de PSA qui vont venir renforcer les équipes de l’usine d’Hordain dans le Nord. Seulement ces salariés ont pour particularités d’arriver tout droit de Pologne. Le groupe se justifie en affirmant privilégier ses salariés. Il assure même que ceux-ci seront payés selon la grille tarifaire française. On a pourtant du mal à croire en cet élan de corporatisme. Car même en rémunérant ces Polonais au même prix que des Français, le coût reste bien moins important qu’en embauchant des intérimaires.
Les intérimaires français dindons de la farce
Fabien Roussel, député communiste a ainsi dénoncé ces pratiques, expliquant que « 502 intérimaires français ont été mis en chômage partiel ». « C’est honteux ! » s’est-il insurgé. Les syndicats comme la CGT et FO se sont également indignés contre cette façon de faire. D’autant plus que PSA envisagerait également de faire venir d’autres salariés, d’Espagne cette fois-ci.
Le gouvernement français, bonne poire des multinationales
Régulièrement aidées par l’État lorsqu’elles sont en « difficultés », les multinationales françaises ont parfois du mal avec le retour d’ascenseur. Le CICE, créé par François Hollande, en est la parfaite illustration. Cette aide colossale octroyée aux entreprises, censée créer de l’emploi, n’avait pas eu les effets escomptés. Au contraire, pourtant bien repu de plusieurs millions d’euros, certaines entreprises ont même licencié du personnel. L’industrie automobile n’est pas épargnée par ce genre de pratiques.
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Une confiance naïve plutôt que des lois contraignantes
Sans doute au nom du fameux dogme libéral de la « concurrence libre et non faussée », l’État offre régulièrement son soutien à de grosses entreprises, sans jamais imposer de garanties. Les cadeaux faits aux plus riches symbolisent d’ailleurs bien cette mentalité. L’état donne de l’argent à des entreprises privées ou des particuliers en espérant qu’ils l’investissent dans l’économie et la création d’emplois. Or bien souvent cet argent s’évapore au contraire dans la bulle financière. Le bon sens voudrait pourtant que l’on contraigne par la loi les entreprises aidées à investir l’argent qu’on leur donne.
PSA trahit sa promesse et continuera de délocaliser
Là encore PSA est bon exemple de ce genre de dérive. En 2013, le gouvernement était entré au capital de la firme française pour lui éviter la faillite. Après des années de bénéfices, la compagnie promet même de freiner sa délocalisation. Raté. En 2020, les 208 ou les clio seront fabriquées à l’étranger. Produire des petites voitures citadines en France ne serait pas rentable selon PSA. D’autres industriels comme Toyota ou Ford semblent pourtant avoir prouvé le contraire.
Le bon vieux temps de l’industrie nationale
Ces comportements peuvent poser la question de la nationalisation. Au lieu d’abreuver les entreprises privées d’aides en espérant qu’elles l’investissent, on se demande pourquoi l’État n’investit pas lui-même directement. En 1945, la France avait d’ailleurs nationalisé Renault suite à sa collaboration avec l’ennemi. La France avait alors le loisir de contrôler les agissements de l’entreprise, jusqu’à sa nouvelle privatisation en 1996 par le gouvernement Chirac. Lorsque l’on voit l’attitude de certains groupes aujourd’hui, on ne peut s’empêcher d’être nostalgique…
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Les sans papiers, qui ont souffert en silence dans la période de confinement, sont prioritaire a mon avis…