Avant la fin de son mandat, le président français reste déterminé à imposer la contestée réforme des retraites pourtant abandonnée au début de la pandémie de coronavirus.
L’ampleur prise par la crise du covid-19 l’a peut-être fait oublier à certains, mais au début de l’année 2020, l’actualité était bel et bien dominée par la réforme des retraites. Malgré les importantes manifestations, l’assemblée était sur le point d’entériner le projet de loi. Mais frappé de plein fouet par la crise, le gouvernement avait décidé d’abandonner le projet. Or aujourd’hui, selon les informations de LCI, l’exécutif serait décidé à remettre son plan sur la table et le faire passer avant la prochaine élection présidentielle.
En quoi consistait la réforme ?
Ce projet, largement souhaité par l’union européenne, s’attaquait clairement à notre modèle social à la française et remettait donc totalement en cause notre système de retraite. La critique de cette nouvelle loi se fondait en particulier sur le système à points, l’âge pivot, le gel des pensions, et son caractère inégalitaire. En mars, Edouard Philippe assurait malgré les contestations importantes que le texte serait adopté avant cet été. À grands coups de 49.3, le gouvernement l’avait d’ailleurs fait passer à l’assemblée.
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Sacrifiée au nom de « l’union nationale »
Mais au cours du mois d’avril, puis du mois de mai, bien occupé à sa gestion calamiteuse de la crise du covid-19, le gouvernement avait clairement laissé entendre l’abandon de la réforme, au prétexte d’une prétendue union nationale. Le premier ministre déclarait d’ailleurs : « Nous devons suspendre au maximum les désaccords. Le chef de l’État a demandé une union nationale. Il a annoncé la suspension d’un certain nombre de réformes qui n’ont plus lieu d’être dans la situation actuelle. » Cendra Motin, député En Marche assurait de son côté que la réforme n’était « pas enterrée » mais qu’il sera « très très compliqué de retrouver un moment politique » pour la relancer.
C’est reparti pour un tour
Une large majorité du peuple français avait du se dire que la pandémie subie par la France avait au moins eu une conséquence positive. Mais il semble aujourd’hui que le gouvernement a bien vite oublié sa promesse d’union nationale. Alors qu’il faisait applaudir les soignants hier, le revoilà à les faire gazer aujourd’hui. Quant à la réforme des retraites, il fera donc tout pour la faire passer en force avant la fin du quinquennat.
Un signe de faiblesse ?
En voyant ce nouveau revirement de situation, on ne peut s’empêcher de penser qu’Emmanuel Macron a peut-être déjà fait une croix sur sa réélection en 2022. En effet, imposer une réforme aussi impopulaire à moins de deux ans des élections parait assez risqué. À moins que le chef de l’État n’ait déjà renoncé. Dans cette optique, et n’ayant plus rien à perdre, à l’image de son prédécesseur François Hollande, il pourrait alors tenter de faire passer un maximum de réformes néfastes avant son départ.
La vaste blague du monde d’après
Pour autant, pour tenter de remobiliser les Français autour de lui, Emmanuel Macron n’a cessé de nous abreuver d’un supposé « monde d’après ». D’après le président, tout serait différent suite à cette crise du coronavirus, et une politique en rupture radicale devait être mise en œuvre. Or aujourd’hui, on se rend bel et bien compte que le monde d’après n’a jamais autant ressemblé au monde d’avant, peut être même en pire…
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