Syrie : victoire militaire stratégique des forces syriennes et russes sur les groupes islamistes, Trump réagit

L’armée du gouvernement syrien a lancé, le 25 janvier dernier, une opération militaire dans la région d’Alep (nord du pays) et dans celle d’Idleb (plus à l’Ouest), après une nouvelle rupture de cessez-le-feu par les combattants opposés au Président Bachar el-Assad. L’agence de presse publique syrienne SANA, vient d’annoncer que l’armée syrienne a repris le contrôle des 28 dernières poches qui étaient encore aux mains des terroristes autour d’Alep, une première depuis huit ans.

L’armée syrienne a en effet repris le contrôle des poches contrôlées par des groupes islamistes (notamment Hayat Tahrir al-Cham, dont l’une des composantes est le Front al-Nosra, ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda) à l’ouest et au nord d’Alep. Quelques jours plus tôt, les troupes syriennes avaient déjà repris le contrôle de plus de 50% du territoire de la zone d’Idleb et libéré les quartiers sud et ouest d’Alep. Une route stratégique reliant Damas (la capitale) et Alep, avec ses centres industriels, a également été reprise des rebelles.

Toujours selon cette agence, les combattants djihadistes se sont retirés de leurs avant-postes vers la frontière turque, laissant Alep aux mains des forces de Bachar el-Assad, ce qui n’était pas arrivé depuis 2012. La ville d’Alep avait été libérée en 2016 lors d’une opération conjointe des forces syriennes et russes, mais des groupes djihadistes s’étaient repliés dans la périphérie et les villages voisins, qu’ils utilisaient comme base pour frapper la ville.

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Ce succès militaire stratégique intervient dans un contexte régional particulièrement tendu entre Damas et Ankara (les deux pays ayant une frontière commune), qui a viré à l’affrontement ces derniers jours. Les villes d’Alep et Idleb ne sont situées qu’à environ une heure de route de la Turquie. En vertu d’un accord de désescalade conclu en 2018 entre Moscou et Ankara, la Turquie dispose de douze postes d’observation dans la province d’Idleb en Syrie. Mais la tension est montée entre Ankara, Damas et Moscou, après la mort de quatorze soldats turcs tués dans les bombardements des forces gouvernementales syriennes dans la région, soutenues par les raids aériens de son allié russe.

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Le 15 février, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, avait demandé à son homologue russe, Sergueï Lavrov, que Damas cesse son offensive de reconquête dans la région d’Idleb. « Les attaques sur Idleb doivent cesser et il est nécessaire d’établir un ultime cessez-le-feu qui ne devra pas être violé », a ainsi déclaré le ministre turc à des journalistes en marge de la Conférence sur la Sécurité de Munich, durant laquelle il a rencontré Sergueï Lavrov. La tension est quelque peu retombée un peu plus tard. « Les différences d’opinion en Syrie ne doivent pas affecter les relations turco-russes. La situation à Idleb n’affectera pas l’accord sur les S-400 », les systèmes russes de défense antiaérienne achetés par Ankara, a ajouté ce média turc, rapportant d’autres propos du ministre Cavusoglu.

Du côté américain, Donald Trump a demandé à la Russie à cesser de soutenir les « atrocités » dans le pays, a annoncé dimanche, la Maison-Blanche. Pendant une conversation téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, Donald Trump a « exprimé sa préoccupation au sujet des violences à Idleb », dans le nord-ouest de la Syrie, et « a exprimé le souhait des États-Unis d’assister à la fin du soutien de la Russie aux atrocités du régime d’Assad », a fait savoir la présidence américaine.

Notons qu’une délégation turque doit se rendre à Moscou aujourd’hui, après une visite de responsables russes à Ankara la semaine dernière, qui n’a abouti à aucun accord concret.

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