IMPÔTS – Il s’agit de la mesure fiscale la plus plébiscitée par les Français. Mais selon le ministre des Comptes publics, la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité « n’est pas l’idée la plus facile à mettre en œuvre, ni le meilleur moyen de soutenir le pouvoir d’achat ».
Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié ce dimanche, en matière de fiscalité, la mesure la plus plébiscitée par les Français est la suppression de la TVA sur 50 produits de première nécessité – 90% y sont favorables. Or, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, semble peu enclin à la mettre en oeuvre.
« La difficulté avec la TVA, c’est que la baisse ne se répercute pas forcément au profit du consommateur. Il ne faudrait pas qu’une perte de recettes pour l’Etat se traduise seulement par une augmentation des marges des distributeurs. C’est souvent ce qu’on a observé par le passé » a-t-il expliqué dans une interview au JDD. « En outre, il faudrait en débattre des années avec la Commission européenne, car instaurer une TVA à 0% n’est pas possible dans le cadre des règles actuelles. Bref, ce n‘est pas l’idée la plus facile à mettre en œuvre, ni le meilleur moyen de soutenir le pouvoir d’achat. »
Indexation des retraites : « la question peut être posée »
Sur d’autres sujets, le ministre se montre moins tranchant. Sur l’indexation des petites retraites sur l’inflation, il répond : « La question peut être posée. Mais il faut avoir conscience que ça représenterait un surcoût de 1 à 3 milliards d’euros. Il faudra donc trouver des économies ailleurs. Sans compter que nous allons devoir financer la dépendance, le grand sujet des années à venir. »
Baisser les impôts pour la classe moyenne : « une bonne piste »
En revanche, le ministre se dit prêt à évaluer une baisse des impôts pour la classe moyenne, « une bonne piste » selon lui. « Mais comment finance-t-on tout cela ? Comme on ne rase pas gratis et qu’on n’augmente pas les autres impôts, il n’y a pas cinquante options : soit on supprime des niches fiscales ; soit on travaille davantage. Tout est sur la table. Le président de la République écoute et proposera. »
Cette idée reste dans la ligne fixée par le gouvernement depuis le début du quinquennat : celle de baisser les impôts. « Le verbe qu’il faut conjuguer quand on touche aux impôts, c’est le verbe ‘baisser’ » réaffirme Gérald Darmanin. C’est d’ailleurs pour cela qu’il rejette l’idée d’un impôt payé par tous. « Si l’idée est de faire payer l’impôt sur le revenu à ceux qui sont au RSA, ce n’est pas une bonne idée car ce ne serait pas une baisse d’impôt mais bien une hausse ! »