Depuis deux nuits consécutives, l’archipel calédonien est en proie à de violentes émeutes, qui ont fait trois morts et blessé grièvement un gendarme. Emmanuel Macron a demandé ce mercredi au gouvernement de déclarer l’état d’urgence. À l’origine de la fronde, une réforme électorale.
Incendies, pillages, affrontements armés, tout l’archipel de la Nouvelle-Calédonie, collectivité d’outre-mer, est depuis lundi le théâtre d’émeutes particulièrement violentes, malgré l’instauration d’un couvre-feu à Nouméa et dans son agglomération et le déploiement de 1.800 policiers et gendarmes. Quatre personnes sont mortes, dont un gendarme de 22 ans, et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a fait état de « centaines » de blessés au total. Ce mercredi, Emmanuel Macron a demandé au gouvernement l’instauration de l’état d’urgence. Cette mesure permet notamment d’interdire déplacements ou manifestations.
Malgré les appels au calme des principaux partis politiques du territoire et des autorités, cette vague de violences, la plus grave depuis les années 1980, ne donne aucun signe de reflux. Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, évoque une situation « insurrectionnelle ». L’aéroport de Nouméa est fermé depuis lundi jusqu’à nouvel ordre. Faute d’approvisionnement des commerces, les pénuries alimentaires ont provoqué de très longues files d’attente devant les magasins. Et dans certains quartiers de Nouméa, des habitants ont patrouillé dans la nuit armés de bâtons ou de battes de base-ball, encagoulés ou casqués.