7 bonnes raisons de sortir de l’euro et revenir au franc

Sortir de l’euro et retrouver une monnaie nationale présenterait de nombreux avantages. Le Média pour Tous expose sept bonnes raisons de le faire (et ce ne sont pas les seules).

Si on écoute la quasi intégralité des médias de masse, sortir de l’euro serait une pure folie et ceux qui se raccrochent à cette idée ne comprendraient tout simplement rien ni à l’économie ni à la politique. Pourtant, il existe de très bonnes raisons de souhaiter le retour d’une monnaie nationale. De Frédéric Lordon à Florian Philippot, en passant par Jacques Sapir, François Asselineau ou Jacques Cheminade, tous en sont convaincus : il faut retrouver une monnaie nationale. Voici sept arguments majeurs.

1. Les États européens n’ont pas les mêmes intérêts

Personne ne l’ignore, l’Union Européenne n’est pas un état fédéral comme le sont les États-Unis. À ce titre, chaque nation européenne a des intérêts divergents et une économie différente. Il existe par exemple une très grande disparité fiscale ou sociale entre les pays européens. Les traités européens la favorisent même très fortement. L’UE ne dispose pas non plus d’un fédéralisme budgétaire ; l’euro n’a d’ailleurs pas été créé pour fonctionner ainsi. Au demeurant, l’économiste Jean-Jacques Rosa affirme que « la monnaie unique est contestable lorsque les États concernés ont des structures et des conjonctures dissemblables ou divergentes ».

2. L’Euro est un outil de domination allemande

À l’origine, si l’Allemagne a accepté l’euro, c’est pour pouvoir s’en servir comme un outil de domination. La crise grecque a, en ce sens, parfaitement démontré comment, grâce à l’euro, l’Allemagne a pu mettre un pays à genoux. À tel point qu’elle a soumis au néolibéralisme un dirigeant qui se réclamait du socialisme radical. Pour ces raisons, en aucun cas l’Allemagne n’accepterait un changement de paradigme ; celle-ci préférerait sans doute quitter l’euro que de se voir imposer un tournant social. La valeur de l’euro a d’ailleurs été fixée sur la base de la monnaie allemande. Dans ce cadre, les autres pays ne sont plus que ses vassaux. Ce même processus de domination existe aussi sur les pays africains dotés du Franc CFA.

3. Rompre avec les traités de l’austérité

Les politiques austéritaires, dictées par l’Union Européenne, sont directement liées au pouvoir monétaire. Les traités européens imposent même un certain nombre de règles qui transforment l’euro en un poison. Celui-ci permet en effet de fixer notre niveau d’endettement public et les formes du financement des déficits. Les États n’ont, en outre, plus aucune influence sur la banque centrale européenne, totalement indépendante suivant le dogme des monétaristes. Impossible dans ce cadre pour un peuple européen de dévaluer sa monnaie, d’avoir la main sur son niveau d’inflation ou sur sa politique budgétaire, et donc, in fine, sur son taux de chômage ou, plus indirectement, sa « croissance ».

4. Se libérer de la dette

La dette, qui nous assomme et qui s’accroît d’année en année, ne sera jamais remboursée, tout le monde en a conscience. Pourtant, nos dirigeants continuent de s’en servir comme prétexte pour imposer leur politique de destruction des services publics. Incapables de se financer eux-mêmes avec leur propre banque centrale, les États européens n’ont plus la moindre chance d’éradiquer cette dette par une répudiation pure et simple, comme l’ont fait par exemple l’Equateur ou l’Argentine dans les années 2000.

5. Sortir du carcan des banques privées

La dette est d’ailleurs amplifiée de jour en jour par le pouvoir que l’euro a donné aux banques privées. En effet, les États n’ont aujourd’hui pas le droit d’emprunter à leur banque nationale à taux 0, ni même à la banque centrale européenne. Ils sont au contraire contraint d’emprunter à des banques privées, avec intérêt. De fait, celles-ci ont pris le pouvoir sur nos vies, comme l’expliquait Vincent Lapierre en 2018.

6. L’euro n’a rien à voir avec la paix ou le rapprochement des peuples

À la volonté de sortir de l’euro, on entend souvent les mêmes arguments du « repli sur soi »,  ou de l’absence d’ouverture au monde. Pourtant, au contraire, selon Jacques Sapir, l’euro a plutôt « accru les divergences entre les pays ». Les européens n’ont d’ailleurs jamais eu besoin de l’euro, ni même de l’UE pour échanger entre eux. Plusieurs projets européens sont mêmes totalement indépendants de la monnaie unique, comme Ariane, Airbus ou encore Erasmus. Et que dire des pays non membre comme la Suisse ou la Norvège ? Vivent-ils pour autant en autarcie, dans la misère économique et la haine de l’autre ? Certainement pas.

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7. L’euro va s’effondrer de toute façon

Bon nombre d’économistes le prédisent, l’euro n’a de toute façon pas d’avenir à long terme. Contre toute attente, la fin pourrait même venir de l’Allemagne elle-même, lassée de payer pour les pays du sud. Ou bien au contraire, c’est l’un des pays martyrisés par la troïka qui décidera de quitter la zone euro. Cette idée commence d’ailleurs déjà à émerger en Italie. Dans les deux cas, la zone euro n’y survivra probablement pas. En 2012, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz disait : « les premiers qui quitteront l’euro s’en sortiront le mieux ». Qu’attend la France pour le faire ?

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