Marche arrière : finalement, la Chloroquine ne sera utilisée que dans les cas graves

Une nouvelle décision contradictoire, en l’espace de quelques heures, qui risque de faire du bruit. Après avoir publié un décret ce jeudi 26 mars autorisant la chloroquine dans les établissements de santé et dans le cadre du traitement du Covid-19, le gouvernement a rectifié le texte dès le lendemain (décret disponible ici). Principale modification : il a finalement été décidé que le médicament ne serait prescrit que pour les malades se trouvant déjà dans un état grave. 

Pour les défenseurs de la chloroquine, la victoire aura été de courte durée. Après avoir autorisé par décret la prescription de chloroquine dans les établissements de santé à tous les malades du Covid-19, le gouvernement a finalement décidé de rectifier son texte dès hier, vendredi 27 mars. Mais cette modification pose problème.

L’incohérence du nouveau décret : les cas graves à domicile

Ainsi, si l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir peuvent toujours être prescrits par les établissements de santé recevant des personnes infectées au coronavirus, cette médication ne pourra désormais se faire : « qu’après décision collégiale, dans le respect des recommandations du Haut conseil de la santé publique et, en particulier, de l’indication pour les patients atteints de pneumonie oxygéno-requérante ou d’une défaillance d’organe » précise le nouveau décret.

Derrière les termes médicaux, cela signifie que cette médication ne sera administré qu’aux cas les plus graves touchés par le coronavirus, ceux dont les poumons et voies respiratoires sont déjà fortement atteints.

Cependant, il est toujours précisé dans le décret que cette prescription pourra se faire « dans les établissements de santé qui prennent en charge [les patients atteints de Covid-19], ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile ».  Initialement, ce « à domicile » avait du sens : un patient atteint des premiers symptômes du COVID-19 pouvait rentrer chez lui continuer le traitement à la chloroquine. Mais aujourd’hui, comment imaginer qu’une personne souffrant de « pneumonie oxygéno-requérante ou d’une défaillance d’organe » puisse décider de rentrer à son domicile pour la fin de son traitement ? Cette aberration est la preuve que la ligne du gouvernement est erratique.

Une aberration pour le Dr Raoult et d’autres professionnels de santé

Pourtant, Didier Raoult et plusieurs experts affirment que plus le traitement est administré tôt, plus il est efficace afin de ne pas déboucher sur une détresse respiratoire qui engendre bien souvent la mort.

Un avis partagé par Philippe Douste-Blazy, ancien ministre de la Santé, qui rappelait cela il y a quelques jours dans un appel au président de la République et au ministre de la Santé. « Cette appel est lancé Monsieur le président pour que vous permettiez à tous les médecins français, qu’ils soient hospitaliers ou libéraux, de prescrire, s’ils le souhaitent, en leur âme et conscience, [de l’hydroxychloroquine] aux malades atteints de Covid-19 symptomatique » a-t-il notamment dit dans une vidéo. Avant de mettre en garde : « sachant que plus tôt le traitement sera donné, plus il sera efficace et de ne pas le réserver comme jusqu’à maintenant aux patients qui ont des formes sévères ou pire un état de détresse respiratoire aiguë, où on le sait il est souvent trop tard. »

D’autres professionnels de santé ou politiques, critiquent ces revirements incessants de Macron et de son gouvernement, qui sont particulièrement anxiogènes pour les malades suspendus aux décisions de l’État. Sur Twitter, la député Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, a mis en ligne un communiqué de presse à charge. « Pourquoi de tels décrets erratiques ? Pourquoi ces revirements permanents et particulièrement anxiogènes pour les malades ? Le Gouvernement ne peut pas faire du « En Même Temps » permanent. Y a-t-il un pilote dans l’avion France ? Y a-t-il un homme d’État à la tête de notre pays ? » a-t-elle asséné.

Des opérations de communication ratées et une gestion de crise faisant preuve d’amateurisme

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement change de discours depuis le début de la crise sanitaire. Par exemple, le 7 mars dernier, le couple Macron s’était rendu au théâtre pour inciter les Français à sortir, avant de décréter une semaine plus tard, la fermeture des lieux de vie non essentiels. Les Français étaient quand même incités à aller voter le lendemain. Puis, le jour d’après, tout le pays était placé en confinement.

Coronavirus : la confiance des Français envers le gouvernement s’écroule

Conséquences légitimes, la confiance des Français dans leur pouvoir exécutif s’effrite petit à petit. Selon le dernier sondage d’Odoxa et Dentsu Consulting pour Le Figaro et France info, publié le 25 mars, 69% des sondés estiment que le gouvernement n’est « pas clair » face à la pandémie de Covid-19 et 70% qu’il « ne dit pas la vérité aux Français ».

Le Média pour Tous

 

Vous êtes les garants
de notre indépendance

Laisser un commentaire

Vous connecter avec
vos identifiants

Si vous n'avez pas de compte : Créer un compte