C’était une annonce du « schéma national du maintien de l’ordre » dévoilé par le ministre de l’Intérieur il y a quelques semaines : l’arsenal lourd pour réprimer la population va être considérablement durci. Le rapport expliquait que «l’engagement de moyens aériens (hélicoptères, drones) devra être développé» et «les moyens spéciaux de type engins lanceurs d’eau ou véhicules blindés méritent d’être renforcés» puisqu’ils ont «prouvé leur intérêt» ces dernières années.
Les blindés – en lexique officiel, les VBRG pour Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie – ont été achetés après mai 68, dans les années 70. Déployés dans les territoires d’Outre Mer sur les populations colonisées, ils n’ont quasiment jamais été utilisés en Métropole, sauf à de très rares occasions. Ils ont refait leur apparition tout récemment sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ou contre les Gilets Jaunes. Un symbole de la militarisation du pouvoir.
Argent magique : 56 millions d’euros pour une nouvelle flotte de véhicules lourds
La commande officielle est donc entérinée par le Ministère de l’Intérieur : 90 « Véhicule Blindé de Maintien de l’Ordre » – VBMO –, pour 56 millions d’euros. Ils seront de fabrication française, par la firme Soframe. L’entreprise fournit déjà les forces de l’ordre française, notamment les imposants canons à eau utilisés contre les manifestations.