Emmanuel Macron a annoncé devant neuf anciens salariés du groupe Whirlpool que l’échec de la reprise n’était pas de son ressort, minimisant ainsi sa responsabilité.
Ce lundi 22 novembre, deux ans après sa dernière visite, Emmanuel Macron s’est déplacé à Amiens, auprès d’anciens salariés de l’usine Whirlpool. À cette occasion, le président est revenu sur l’échec de la reprise du groupe. Le chef d’État y a tenu un discours le dédouanant de toute responsabilité. « Ça montre que malheureusement la bonne volonté ne suffit pas. On s’est parfois fait prendre pour des imbéciles. On s’est parfois fait avoir collectivement » expliquait-il. Durant l’entre-deux tours de la présidentielle, Emmanuel Macron assurait pourtant vouloir à tout prix sauver les emplois. Une ancienne salariée a d’ailleurs fait part de son renoncement à Emmanuel Macron lors de l’échange : « la dernière année a été tellement difficile, on nous a tellement menti. J’ai du mal à en parler, ça a été terrible ».
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Utiles pendant la présidentielle et délaissés par la suite
La rencontre d’Emmanuel Macron avec neufs des anciens salariés de Whirlpool a été dévoilé par François Ruffin sur Twitter. Le député LFI a déclaré sur France Bleu Picardie qu’il « a fallu insister très fort » pour que cette rencontre se fasse. En effet, le chef de l’État avait déjà promis de revenir sur les lieux un an maximum après sa dernière visite en novembre 2019 pour le suivi du dossier. Une promesse qui, comme beaucoup d’autres, n’a pas été tenue.
« A dans un an. Maximum ! »
Cette promesse aux ouvriers date d’il y a deux ans. Mais demain, à Amiens, Macron va les éviter. Son grand débat se déroulera loin de Whirlpool, loin des gens, loin des soignants. Devant des invités triés sur le volet. #menteur2022 pic.twitter.com/eKwbArpgyy
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) November 21, 2021
Les difficultés des salariés de l’usine d’Amiens
Le site avait déjà fait l’objet de plusieurs plans sociaux ces dernières années. Entre 2002 et 2017, les effectifs ont ainsi été ramenés de 1 300 à 290 personnes. La société a finalement fermé ses portes en 2018, à la suite de la délocalisation de sa production de sèche-linge en Pologne. Trois plans de licenciements ont eu lieu après les échecs des deux repreneurs. 162 salariés sur 278 ont été repris par la société WN. Mais l’entreprise a été placée en liquidation judiciaire en juillet 2019. Le deuxième repreneur Ageco a connu le même sort. La DRH du groupe a précisé que sur « les 278 salariés initiaux, seuls restent à date 43 personnes à qui il faut trouver une solution ».
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