Radicalisation dans les services publics : un rapport dévoilé ce mercredi



Les services publics, notamment les secteurs cruciaux de la sécurité et de l’éducation, sont peu touchés par la radicalisation mais la menace persiste et des progrès restent à faire dans les prisons, la santé ou les transports, selon un rapport parlementaire publié mercredi.

Dans un pays marqué par les attentats et le départ de plus de 1.500 personnes en Irak et en Syrie ces dernières années, les deux députés rapporteurs de ce texte, Eric Poulliat (LREM, Gironde) et Eric Diard (LR, Bouches-du-Rhône) se veulent globalement rassurants tout en appelant à la vigilance.

«La radicalisation est loin d’être un problème majeur au sein des services publics, et l’Etat a pris des mesures ces dernières années, donc certaines fonctionnent bien. Mais il suffit d’un cas, et il existe encore des trous dans la raquette qu’il faut boucher», explique Eric Poulliat.

Le député rappelle au passage que la radicalisation suppose de considérer que «l’action violente contre l’Etat » est «légitime». «Elle ne doit pas être confondue avec une pratique rigoriste de la religion, le fondamentalisme ou les atteintes à la laïcité».

Le rapport, fruit d’entretiens menés depuis l’automne dernier avec des responsables de services publics, conclut que l’armée, la police, la gendarmerie et l’Education nationale «ne sont touchées par la radicalisation que de façon marginale».

Il cite des proportions de cas soupçonnés (donc pas forcément avérés) «très faibles»: 0,05% dans l’armée de terre, 0,03% dans la marine et une trentaine de situations de suivies dans la police et la gendarmerie (sur un total de 130.000 gendarmes et 150.000 policiers).

Cette semaine à Paris, un ancien policier est jugé pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Interpellé en juin 2017 alors qu’il était gardien de la paix dans le Val-de-Marne, Mamadou N., 47 ans, est accusé d’avoir relayé l’idéologie de l’Etat islamique.

Le rapport s’inquiète particulièrement des «zones d’ombre» persistantes dans la santé, l’université, les transports, la détention carcérale et le sport, faute de prévention, de détection ou d’une «prise de conscience» suffisantes.

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