Quand le ministre de l’agriculture arrache son micro à un journaliste un peu trop gênant

Pris en flagrant délit de mensonge, le ministre de l’agriculture a arraché le micro d’un journaliste. Dans le même temps le rapporteur aux retraites s’est adressé par ces mots à l’opposition : « La République c’est nous et vous, vous n’êtes rien ».

Jusqu’où ira la majorité ? Sous tension depuis plus d’un an, les membres du gouvernement semblent de plus en plus à cran. Incapables de maîtriser leurs nerfs, ils ont même dépassé les bornes à de multiples reprises.

Ce week-end, lors du salon de l’agriculture, le ministre Didier Guillaume s’est ainsi laissé emporté par sa colère. Un peu plus tôt, l’association de défense des animaux L214 avait réclamé sa démission. En effet, alors que les activistes avaient mis en lumière une nouvelle affaire sordide d’abattoirs en infraction, le ministère affirmait pourtant publiquement qu’il n’y avait aucun problème avec l’établissement.

Or, peu de temps après, L214 a mis la main sur des courriels émis par le collaborateurs du ministre. L’un d’entre eux avoue même qu’il a « fait la liste des non conformités indéniables, voire majeures, relevées ». À la lumière de ces éléments, l’association a donc demandé à celui qui avait déjà provoqué une polémique sur les corridas de quitter son poste immédiatement.

Et si à la place de Didier Guillaume s’était trouvé un Gilet Jaune ou un membre de l’opposition ?

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, puisque Didier Guillaume a été interrogé par un journaliste de l’émission C à vous sur ce sujet. Or, lorsque le reporter évoque « un double langage », le ministre n’apprécie pas du tout et arrache violemment le micro de son interlocuteur. « Je n’ai pas de double langage ! », et « je ne vous ai pas arraché le micro, vous me le mettez dans la bouche ! » lance alors l’ex-sénateur de la Drôme. Sur les images, le micro semble pourtant très loin d’être « dans la bouche » du ministre… Pour l’équipe de l’émission en tout cas, rien de bien choquant. Ni Anne-Elisabeth, ni Patrick Cohen ne semblent s’offusquer de cette réaction. On imagine pourtant que leurs réactions auraient été bien différentes si à la place de l’ancien directeur de campagne de Manuel Valls s’était trouvé un Gilet Jaune ou un membre de l’opposition…

« La république c’est nous, et vous, vous n’êtes rien »

L’opposition justement, continue de batailler contre la réforme des retraites avec les moyens dont elle dispose. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas du goût de la Macronie. Cette semaine, c’est le rapporteur de la réforme en personne, Nicolas Turquois, qui s’attaquait à ses opposants, et en particulier à la France Insoumise et au Parti Communiste. Perdu dans une longue diatribe pseudo humoristique, le député Modem a complètement craqué à la fin de son intervention. Il leur a ainsi lancé : « La République c’est nous, et vous, vous n’êtes rien ! ». Ce manque de sang froid n’a pas manqué de faire réagir l’opposition toute entière. Pour le député LR, Philippe Gosselin, ces propos « sont inqualifiables », et ses « collègues insoumis ont leur légitimité ». Il en a ensuite rajouté une couche en attaquant le député de la majorité : « Ce n’est pas digne ! Si vous perdez vos nerfs, allez vous coucher ! ». Qualifiant les propos du rapporteur « d’humour à deux balles », il conclut en expliquant : « Ici nous ne sommes pas au café du commerce ni dans une télé-réalité. Nous sommes dans un débat sur les retraites. Quand il s’agit de réformer la vie de millions de concitoyens, on débat, on ne prend pas les sujets à la légère ! »

Dans cette ambiance électrique, à l’approche des municipales, la majorité pourrait bien profiter de ce climat pour justifier un recours au 49.3. On est alors en droit de se demander jusqu’où ce gouvernement devra pousser le bouchon avant d’être magistralement puni lors d’une élection ? Peut-être un début de réponse le 15 mars prochain…

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