Des pannes d’électricité pour « galvaniser l’agitation publique »



L’organisation CANVAS, financée par les États-Unis, qui a formé Juan Guaido et ses alliés, a produit un rapport en 2010 sur l’exploitation des pannes d’électricité et a exhorté l’opposition à « profiter de la situation… à son avantage ».

Un rapport publié en septembre 2010 par une organisation de soft power financée par les États-Unis, qui a aidé à former le chef du coup d’État vénézuélien Juan Guaido et ses alliés, identifie l’effondrement potentiel du secteur électrique du pays comme  » un événement décisif  » qui  » aurait probablement pour effet de galvaniser les troubles publics d’une manière qu’aucun groupe d’opposition ne pourrait espérer susciter « .

Ce rapport est particulièrement pertinente aujourd’hui alors que Guaido s’apprête à exploiter les pannes de courant à l’échelle nationale causées par une défaillance majeure de la centrale hydroélectrique Simon Bolivar au barrage de Guri – une crise que le gouvernement du Venezuela impute à un sabotage par les États-Unis.

Il a été rédigé par Srdja Popovic du Center for Applied Non-Violent Action and Strategies (CANVAS), une organisation de « promotion de la démocratie » basée à Belgrade et financée par le gouvernement US qui a formé des milliers de jeunes militants pro-US dans des pays où l’Occident cherche un changement de régime.

Ce groupe aurait accueilli Guaido et les principaux dirigeants de son parti Voluntad Popular pour une série de sessions d’entraînement, les transformant en une « Génération 2007 » déterminée à fomenter la résistance au président de l’époque Hugo Chavez et à saboter ses plans pour mettre en œuvre le « socialisme du 21ème siècle » au Venezuela.

Dans le rapport de 2010, Popovic de CANVAS déclarait : « Une des clés de la faiblesse actuelle de Chavez est le déclin du secteur de l’électricité ». Popovic a explicitement identifié la centrale hydroélectrique Simon Bolivar comme un point de friction, soulignant que  » les niveaux d’eau au barrage de Guri baissent, et Chavez n’a pas été capable de réduire suffisamment la consommation pour compenser la détérioration de l’industrie « .

En spéculant sur la  » grave possibilité qu’environ 70 % du réseau électrique du pays puisse s’éteindre dès avril 2010 « , le dirigeant du CANVAS a déclaré qu’ » un groupe d’opposition serait mieux servi pour profiter de la situation et la retourner contre Chavez et à son avantage « .

Le 7 mars à midi, lors d’une audition sur le Venezuela à la sous-commission sénatoriale des relations étrangères, le sénateur Marco Rubio a explicitement appelé les Etats-Unis à provoquer « des troubles généralisés », déclarant qu’ils « doivent se produire » afin d’obtenir un changement de régime.

« Le Venezuela va entrer dans une période de souffrance à laquelle aucune nation de notre hémisphère n’a été confrontée dans l’histoire moderne », a proclamé Rubio.

Vers 17 heures, la centrale hydroélectrique Simon Bolivar a connu un effondrement total et encore inexpliqué. Les habitants de Caracas et de tout le Venezuela ont immédiatement été plongés dans l’obscurité.

A 17h18, un Rubio clairement excité s’est rendu sur Twitter pour annoncer la panne de courant et prétendre que les « générateurs de secours sont en panne ». Il n’était pas clair comment Rubio avait obtenu des informations aussi précises si peu de temps après la panne. Selon Jorge Rodriguez, le ministre vénézuélien des communications, les autorités locales ne savaient pas si les générateurs de secours étaient en panne au moment du tweet de Rubio.

De retour à Caracas, Guaido s’est immédiatement mis à exploiter la situation, comme l’avaient conseillé ses entraîneurs du CANVAS plus de huit ans auparavant. Sur Twitter, un peu plus d’une heure après Rubio, Guaido déclarait : « La lumière reviendra quand l’usurpation [de Maduro] prendra fin ». Comme Pompéo, le président autoproclamé a présenté les coupures de courant comme faisant partie d’une stratégie de changement de régime, et non comme un accident ou une erreur.

Deux jours plus tard, Guaido était au centre d’un rassemblement d’opposition qu’il avait convoqué dans l’est de Caracas, en train de hurler dans un mégaphone : « Article 187, le moment venu. Nous devons être dans la rue, mobilisés. Ça dépend de nous, et de personne d’autre. »

L’article 187 établit le droit de l’Assemblée nationale « d’autoriser l’utilisation de missions militaires vénézuéliennes à l’étranger ou étrangères dans le pays ».

Lorsqu’il a mentionné l’article constitutionnel, les partisans de Guaido ont répondu : « Intervention ! Intervention ! »

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