«L’immigration, ce tabou dans l’effondrement du niveau scolaire en France»


Par le figaro

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Alors que la France connaît un effondrement historique dans le rapport Pisa, le lien entre immigration et crise de l’école n’est jamais interrogé, remarque l’essayiste et enseignant Joachim Le Floch-Imad, qui montre, chiffres à l’appui, combien ce phénomène aggrave les difficultés de l’Éducation nationale.

 

Proche de Jean-Pierre Chevènement, Joachim Le Floch-Imad est professeur de culture générale dans le supérieur et essayiste. Il vient de publier « Tolstoï. Une vie philosophique » (Éditions du Cerf, 2023).


En 1989, dans Le niveau monte, Christian Baudelot et Roger Establet se proposaient de « réfuter une vieille idée concernant la prétendue décadence de notre école ». Le déclin éducatif de la France y était jugé absurde et la notion de niveau impossible à définir. Pendant des décennies, cette culture du déni a caractérisé l’essentiel des discours au sein de l’Éducation nationale. La publication des évaluations communes à l’ensemble des collèges comme l’effondrement historique de notre pays dans le classement Pisa publié cette semaine ont depuis contribué à faire céder un certain nombre de digues. Et l’actuel ministre n’a désormais plus d’autre choix que d’en appeler à « un choc des savoirs » et à des mesures ambitieuses pour « élever le niveau de l’école » et « redonner de l’autorité aux enseignants ». L’inflexion à laquelle nous assistons va dans le bon sens, mais le redressement éducatif de la France, pour être plus qu’un vœu pieux, suppose une politique qui traite l’ensemble des causes à l’origine des effets que l’on déplore. Au regard de la nécessité du sursaut et du rôle d’accélérateur que l’immigration joue dans la crise de notre système éducatif, un état des lieux de ses répercussions devrait s’imposer. L’immigration demeure pourtant l’éléphant dans la pièce, le tabou suprême de la Rue de Grenelle.

Cette incapacité à penser les liens entre les deux sujets s’avère d’autant plus absurde au regard de la réalité de nos établissements. Une récente note de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance révèle par exemple une augmentation de 20 % des élèves allophones en un an (près de 80.000 à la rentrée 2021). Cette évolution spécifique s’inscrit dans un contexte d’accélération brutale de l’immigration. 40 % des moins de 4 ans en France sont immigrés ou d’origine immigrée. Près d’un demi-million d’étrangers y entrent chaque année et le nombre de naissance d’enfants dont les deux parents viennent de l’étranger a augmenté de 59 % en vingt ans. Des académies comme Aix-Marseille, Créteil, Mayotte et la Guyane sont particulièrement touchées par ces dynamiques, mais aucun pan du territoire national n’y échappe désormais, parfois avec de belles réussites. Les travaux de Christophe Guilluy nous apprennent ainsi qu’une partie significative des enfants de l’immigration connaît une ascension sociale. Ce n’est pas l’auteur de ces lignes qui dira l’inverse tant il sait, par sa trajectoire familiale, ce qu’il doit à l’assimilation républicaine. Force est de constater néanmoins que la machine à faire des citoyens est en panne et que l’immigration, pour au moins deux raisons, exacerbe le déclin éducatif auquel la France est en proie.

 

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