Le pompier qui a fait le buzz avec sa vidéo sur Macron a été suspendu

Le Parisien nous apprend que Nicolas B., le pompier qui participait à la manifestation des pompiers à Paris le 15 octobre 2019, et qui a exprimé sa colère contre Macron dans une vidéo après qu’il se soit pris un tir de LBD 40 à la jambe, a été suspendu à titre provisoire par sa hiérarchie.

Très classe : il a appris la nouvelle par courrier, mardi matin. Dans le document signé par Dominique Echaroux, le président du service départemental d’incendie et de secours de l’Essonne, il est reproché au soldat du feu « d’avoir commis une faute grave », et que « dans l’intérêt du service, il est nécessaire qu’il soit temporairement suspendu de ses fonctions ». Donc en France en 2019, protester avec véhémence contre son gouvernement après avoir reçu un tir de flash-ball à la jambe de façon injustifiée, dans le cadre d’une manifestation pacifique, c’est une « faute grave ». Rappelons que les propos incriminés sont les suivants :

« Macron, va te faire enculer ! J’arrête mon métier. Va ramasser les gens dans la rue tout seul, connard, va ! Ta police, elle me tire dessus ! »

La liberté de manifester a été bafouée le 15 octobre (et depuis un an pour les Gilets Jaunes), c’est désormais la liberté d’expression qui est piétinée : « Subit la dégradation de tes conditions de travail, prends-toi des tirs quand tu oses manifester et en plus : ferme-là ». Voilà ce qu’est devenu la « République française ». Nicolas, commente la décision :

« Je ne suis pas vraiment surpris, je m’y attendais suite à mon entretien avec mon chef de groupement, nous confie Nicolas B. Je l’ai su par le facteur, je n’ai pas eu de coup de fil. Toutes les informations que j’ai reçues viennent de mes collègues. Je n’ai pas de lien direct avec le Sdis (NDLR : service départemental d’incendie et de secours). »

Le conseil de discipline devrait être saisi sans délai et décider du sort du pompier protestataire. Une révocation est possible et elle est du ressort du président de la République. Les avocates de Nicolas B. ont requis sa clémence dans une lettre ouverte :

« L’avenir professionnel de Nicolas B. est désormais entre vos mainsNous le savons, c’est de vous que viendront les ordres sur le niveau de sanction à appliquer pour les propos qu’il a tenus. C’est un sapeur-pompier exemplaire, martèle l’avocate, qui travaille depuis dix ans et n’a reçu que des décorations et des félicitations. Un écart de langage mérite-t-il que l’on se sépare d’un tel élément ? Monsieur le Président de la République, il vous revient de trancher si le respect dû à votre personne et à votre fonction mérite la tête d’un homme. Une sanction disciplinaire disproportionnée déshonorerait le SDIS 91 bien davantage que les propos tenus par Nicolas B. et choquerait durablement l’opinion publique qui a multiplié les messages de soutien à son égard. »

Oui, nous serions choqués, et pas qu’un peu ! Mais quelle que soit la décision de Macron, rien ne semble pouvoir endiguer le sentiment de révolte générale qui traverse aujourd’hui la France. C’est pourquoi, même si nous comprenons que la situation économique de Nicolas B. puisse être très délicate, il n’est pas certain que demander la clémence à un gouvernement qui n’en a pas pour son peuple soit la bonne attitude à adopter en ces temps de colère.

Dans tous les cas : tout notre soutien à Nicolas ! Une cagnotte devrait bientôt être mise en place pour l’aider, nous la partagerons dès qu’elle sera en ligne.

https://youtu.be/YwCZE6SBp4o

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