Gestion de la crise sanitaire et humanitaire : la faillite totale de l’Union Européenne


L'UE montre toute son inutilité et toutes ses limites dans le contexte actuel


L’Europe connaît actuellement une crise sanitaire et humanitaire sans précédent. À travers ces crises, on constate le manque criant de solidarité entre les nations, et l’incapacité pour elles de proposer des réponses communes. À l’exception de mesures financières et de quelques beaux discours, l’Union Européenne est sans réaction, et inutile aux peuples européens.

La situation italienne est catastrophique. L’Italie est le deuxième pays au monde après la Chine, et la première nation européenne la plus touchée par la pandémie de Covid-19. Le 24 mars au soir, l’Italie compte 6.077 morts sur son territoire pour 63.927 cas déclarés (plus de 1% de sa population). A titre de comparaison, la Chine, où l’épidémie a débuté, dénombre pour sa part 81.171 cas, mais « seulement » 3.270 décès officiels. La Chine est pourtant 20 fois plus peuplée que notre voisin transalpin.

ET malgré le fait que l’Italie fasse partie intégrante de l’UE, l’aide médicale et les signes de solidarité sont davantage venus de l’international, plutôt que de « ses alliés » européens. Répondant à RT, Andrea Giannotti, directeur exécutif de l’Institut italien des études eurasiennes, déclare : « Tout le monde s’est concentré sur la situation dans son pays avant de penser à aider les autres», observe-t-il. Face à cette absence de solidarité, l’Italie a activé ses réseaux et a été demander de l’aide au delà de l’Union Européenne. « Certaines ambassades italiennes ont été chargées de négocier avec les gouvernements locaux afin de trouver des opportunités de recevoir une assistance de l’étranger, y compris une aide en équipement, ce dont l’Italie manque », explique Andrea Giannotti. La Chine, Cuba et la Russie ont répondu à l’appel.

Le 12 mars, la Chine a envoyé neuf médecins et plusieurs tonnes d’aide sanitaire à Rome à bord d’un vol spécial pour aider le gouvernement italien. Cuba a répondu à l’appel en dépêchant le 21 mars en Lombardie, région d’Italie la plus impactée par la pandémie, une équipe de 52 médecins et infirmiers, dont certains ayant combattu l’épidémie d’Ebola en Afrique. Le ministère russe de la Défense a annoncé quant à lui ce 22 mars qu’il allait envoyer en Italie près de 100 virologues et épidémiologistes, ainsi que huit équipes médicales équipées.

Pour certains, l’UE a mésestimé l’épidémie de covid-19 et laissé tomber l’Italie

C’est en tout cas le point de vue de l’ancien ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini (centre-droit), interrogé également par RT. Celui-ci critique la non-réactivité de l’Union face à l’épidémie, juge la réponse initiale de l’UE « inadéquate » et déplore un manque de solidarité européenne. De son point de vue, l’UE a clairement sous-estimé le virus, attribuant la flambée épidémique en Italie à la défaillance de son système de santé national avant de se raviser lorsque les autres pays ont été à leur tour touchés par de nombreux cas. « Franchement, Bruxelles n’en fait pas assez. Aux tout premiers moments de l’épidémie, l’Italie était pratiquement seule contre le virus. Beaucoup ont dit que c’était à cause des habitudes italiennes, parce que les Italiens ne respectaient pas les règles. Puis soudain, ils ont réalisé que tous les autres pays étaient également touchés », constate celui qui est également représentant spécial de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Même son de cloche du côté de Dario Rivolta, ancien député italien de centre-droit, qui a déclaré que l’UE tente aujourd’hui de « faire plus » et de « compenser » en quelque sorte son manque de réactivité initiale, lorsque les premiers cas sont apparus en Europe. Devant les critiques et face à la propagation de l’épidémie partout sur le continent, Bruxelles n’a pour le moment proposé qu’une réponse budgétaire. Il y a deux jours, le 23 mars, l’Union a annoncé qu’elle permettait aux pays membres, de renoncer aux règles de discipline budgétaire. Cela va permettre aux pays, l’Italie en tête, d’agir librement sur leurs dépenses pour combattre l’épidémie. Si Franco Frattini a salué cette décision « très importante », Dario Rivolta la juge insuffisante. « En ce qui concerne les aspects médicaux, la seule chose que l’UE a faite jusqu’à présent a été de mettre des barrières entre l’Italie et d’autres pays », a déclaré l’ancien député de Forza Italia. En effet, pour lutter contre le Coronavirus, chaque pays de l’Union a pris ses propres mesures que ce soit en matière de fermeture des frontières, de confinement, ou encore de dépistage…

Coronavirus : l’État en profite-t-il pour s’attaquer aux acquis sociaux fondamentaux ?

L’Union Européenne face aux problèmes migratoires et sanitaires en Grèce

En plus de la crise sanitaire, la Grèce doit faire face à l’afflux de migrants principalement de Syrie. Le confinement total de la population grecque, a démarré ce lundi. Toutefois, la présence de camps de demandeurs d’asile surpeuplés et sans accès aux soins constitue une menace supplémentaire pour un pays dont le système de santé a été laminé par des années d’austérité imposées par l’Union Européenne. Cet afflux de population est principalement dû au Président Turc Recep Erdogan, qui a décidé d’ouvrir ses frontières avec l’Europe dans le cadre du conflit syrien, poussant de nombreux migrants à se déplacer vers la Grèce.

Que va faire l’UE face à cette situation ? Accueillir ceux qui arrivent en Grèce et les répartir dans les différents pays de l’Union, sachant que chacun ne jouera pas le jeu de manière équitable ? Céder au chantage d’Erdogan et en lui donner encore plus d’argent pour tenter de l’amadouer (L’Europe a consenti en 2016 une aide de 6 milliards d’euros à la Turquie, aide qui pourrait être rallongée de 500 millions) ? Créer une véritable coopération européenne d’importance pour protéger les frontières extérieures de l’Union, s’appuyant sur des forces et des moyens communs via l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes ? Devant la menace, le gouvernement grec a demandé de l’aide à ses homologues européens début mars. L’UE a promis « toute l’aide nécessaire » à la Grèce. C’est surtout là encore, une aide financière qui a été promise (le chiffre de 700 millions d’euros est avancé), mais l’aide matérielle et humaine est moins coordonnée. Seuls l’Autriche, la Pologne et Chypre ont décidé d’envoyer des policiers pour aider leurs confrères grecs.

Nouvelles adhésions et récession

À la vue des situations que nous venons d’exposer, il est étonnant de voir que l’UE prend tout de même le temps actuellement de traiter de sujets tels que l’adhésion de nouveaux pays. L’énergie et l’attention des dirigeants de l’Union ne devraient-elles pas être à 100% tournées vers les pays déjà membres et durement touchés ? Deux « nouveaux » pays qui ont en plus une réputation de « narco-État »

L’UE prépare aussi l’après crise avec des mesures censées relancer l’économie. Comme a prévenu le FMI, une crise économique et une période de récession vont s’installer suite à la crise sanitaire. Selon le Fond Monétaire International, la récession mondiale pourrait être pire cette année que pendant la crise financière de 2008. Les 27 pays de l’Union ont prévu de s’entendre sur des mesures plus fortes afin d’amortir le choc de la récession annoncée avec la pandémie du coronavirus. Par exemple, l’État français a d’ores et déjà annoncé plusieurs mesures en ce sens, risquant de faire reculer les acquis sociaux. Si l’Union Européenne éprouve des difficultés à aider concrètement ses citoyens lorsque les temps sont difficiles, elle saura en revanche se montrer solidaire pour leur demander de payer la note.

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severic2009
3 années il y a

L’UE,se gouffre qui nous ruine,nous contrait,nous détruit,et ne nous est d’aucune utilité,bien au contraire,il y aura un « AVANT CORONAVIRUS ET UN APRES CORONAVIRUS »,nous devons retrouver nos pays respectifs et leurs souverainetés..!!

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