La société française Carbios a découvert un processus révolutionnaire permettant de recycler l’un des plastiques les plus utilisés au monde aussi facilement que le verre.

Par les temps qui courent, les clermontois de Carbios nous offrent une excellente nouvelle ! En effet, la start-up auvergnate vient d’inventer un procédé qui pourrait bien révolutionner l’industrie du plastique et soulager la planète d’un véritable fléau.

La moitié des déchets plastiques français

Plus précisément, l’entreprise s’est attaquée au polytéréphtalate d’éthylène, ou PET, l’un des plastiques les plus utilisés au monde. Il s’agit par exemple du plastique que l’on retrouve dans la plupart des bouteilles de boissons ou des produits d’hygiène. À lui seul il représente la moitié des déchets plastiques en France.

À peine 10% du PET recyclé dans le monde

Ces déchets sont déjà relativement bien recyclés en occident, mais de manière très imparfaite. Les techniques existantes ne permettaient pas de réemployer la matière à 100% ; au final nous obtenions une matière moins pure que l’originale. De plus, il ne pouvait être recyclé seulement cinq ou six fois avant de terminer à l’incinérateur ; une véritable catastrophe écologique. Ajoutez à ça les problèmes de collectes et de tri, et ce ne sont finalement que 10% des déchets qui sont recyclés à travers le monde.

Carbios bouleverse la situation

Spécialisés dans la biochimie, les chercheurs puydomois ont mis au point une enzyme bactérienne capable de décomposer le PET en très peu de temps. Cette enzyme découverte par des chercheurs japonais en 2012 a été modifiée par les Français ; ainsi elle est capable décomposer à 90% une tonne de déchets en dix heures seulement.

Les grands groupes déjà sur le coup

Une fois l’opération effectuée, on obtient une substance « qui a très exactement les mêmes propriétés que le PET produit par l’industrie pétrochimique » assure Alain Marty, directeur scientifique de Carbios. L’importance de la découverte est telle qu’elle a fait la Une du célèbre magazine Nature. Les grands groupes ont également flairé la bonne affaire ; pouvoir recycler des bouteilles à l’infini pourrait en effet générer des profits monstrueux. Pepsi, Origina, l’Oréal ou encore Nestlé ont ainsi apporté leur aide aux recherches. Le retour sur investissement ne devrait pas se faire attendre…

« Le problème ce n’est pas le plastique, ce sont les déchets plastiques »

« Nos usines seront installées juste à côté des usines de production de contenants en PET. Ainsi, au lieu de rentrer les matières premières issues du pétrole, elles récupéreront nos matières premières issues du recyclage. Le problème n’est pas le plastique mais le déchet plastique. Si on le résout avec le recyclage, il n’y a plus de problème » selon Alain Marty.

Plus de plastique que de poissons dans l’océan d’ici 2050

Il faut malgré tout tempérer l’enthousiasme du directeur de Carbios. Car si ce nouveau procédé pourrait en effet freiner la production de plastique et la voracité des industriels, il ne résoudra pas le problème du traitement des déchets. Depuis soixante ans, l’humanité a en effet produit plus de 8.3 milliards de tonnes de plastique. Or, 90% de cette production termine sa course dans des décharges ou pire dans la nature. À tel point que les scientifiques prédisent qu’il y aura plus de plastique que de poissons dans l’océan d’ici 2050. Et même s’il on peut se réjouir de cette nouvelle invention, rappelons tout de même que le meilleur moyen pour lutter contre le plastique reste de ne jamais l’acheter au départ…

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