Abstention record, « Vague verte », déroute pour LREM : ce qu’il faut retenir du second tour des municipales


Avec 60% d'abstention, l'élection a-t-elle un sens ?


Les écologistes ont raflé plusieurs villes d’importance hier, dimanche 28 juin 2020, lors du second tour des élections municipales. Le parti présidentiel, LREM, à l’image d’Agnès Buzyn totalement balayée à Paris, a passé une mauvaise soirée. Une élection marquée par la crise sanitaire du Covid-19 et un taux d’abstention record, qui peut interroger sur sa légitimité. 

Abstention record

Rappelons que le premier tour de ces élections s’est tenu mi-mars, et avait été maintenu par le chef de l’état, Emmanuel Macron, malgré le risque sanitaire, avant que celui-ci ne prononce le confinement généralisé du pays le lendemain.

Ce second tour a quant à lui été marqué par un taux de participation en berne, autour de 40% selon les estimations. Plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé. A titre de comparaison, la participation était de 62% en 2014, lors des précédentes municipales. L’épidémie semble encore être dans tous les esprits, ou est-ce la faiblesse de l’offre politique du moment, comme à Paris par exemple, qui a repoussé les électeurs ?

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Les écologistes sortent grands vainqueurs

Parmi les villes ayant basculé dans le giron des écologistes, nous comptons les deux plus grandes villes après Paris, à savoir Lyon et Marseille, mais également Strasbourg, Besançon, Tours, Poitiers, Annecy, et Bordeaux. L’eurodéputé EELV (Europe Ecologie Les Verts) Yannick Jadot, euphorique sur les plateaux de TV hier soir, a salué la victoire d’une « espérance autour d’un beau projet écologiste »… et européiste. Rappelons en effet que le projet des verts est parfaitement compatible avec le Macronisme et servira d’ailleurs très probablement de force d’appoint pour sa réélection en 2022.

Par ailleurs, les écologistes enregistrent certes un score plus important que prévu, mais peut-on vraiment parler de « vague » lorsque le taux d’abstention est si important ?

Paris choisit Hidalgo et sanctionne sévèrement Buzyn

Les bobos de Paris ont replacé Anne Hidalgo à la tête de la mairie de Paris. Elle remporte ces élections haut la main avec 48,7% des voix au second tour. Elle a devancé la candidate LR Rachida Dati (33,8%) et celle de LREM Agnès Buzyn (13,3% des voix). Cette dernière ne devrait même pas entrer au conseil de Paris. Agnès Buzyn, alors ministre de la santé en pleine crise sanitaire, avait été appelé en catastrophe à remplacer la candidature de Benjamin Griveaux, lequel a été appelé à gérer la BITD française. Ce naufrage, ainsi que celui de Villani, n’est donc pas une surprise.

Martine Aubry a de son côté été réélue maire de Lille, de justesse. Sa défaite a même été un temps annoncée, mais elle l’emporte bien d’à peine 227 voix d’avance.

Une ville symbolique gagnée par le RN. LR et le PS limitent les dégâts

À Perpignan, le « front républicain » en faveur du maire LR sortant Jean-Marc Pujol a échoué à barrer la route au frontiste Louis Aliot, qui remporte la première préfecture et ville de plus de 100.000 habitants pour le parti depuis Toulon en 1995. Des élections particulières pour le parti de Marine Le Pen, qui a conservé au premier tour huit de ses dix villes remportées en 2014 (ainsi qu’une poignée d’autres mairies gagnées), mais recule au niveau national. En 2014, le RN avait comptabilisé 1.438 sièges dans 463 communes. Six ans plus tard, ils n’obtiennent que 840 sièges dans 258 communes.

Historiquement bien implantés en Bretagne et en Vendée, les Socialistes conservent Rennes, Nantes et Le Mans, et prennent Nancy. Les Républicains gardent Toulouse, où le maire sortant Jean-Luc Moudenc était soutenu par La République en marche. A Nice, le maire sortant Christian Estrosi a annoncé également sa victoire. Selon le président de LR Christian Jacob, son parti « renoue avec la victoire en remportant plus de la moitié des villes de plus de 9.000 habitants ».

La déroute de La République En Marche

Commençons par la seule « bonne nouvelle » pour la majorité. Edouard Philippe, dont la cote de popularité au niveau national s’est confortée pendant l’épidémie de coronavirus, a encore renforcé son image en remportant avec 58% la mairie du Havre (Seine-Maritime). Celui-ci a dirigé la ville de 2010 à 2017 avant d’être nommé à Matignon. Le sort du Premier ministre, annoncé sur la sellette avec un remaniement ministériel attendu, est désormais entre les mains d’Emmanuel Macron. Précisons enfin que pour cette ville, LR n’avait pas placé de candidat face à Édouard Philippe, apportant implicitement son soutien au Premier Ministre.

En dehors de cette victoire, ce second tour est une sanction pour le gouvernement. Aucune conquête notable et de nombreux revers comme à Paris, Lyon, Bordeaux ou Nancy où les candidats soutenus par LREM ont été battus. Si Agnès Buzyn ne deviendra par conseillère de Paris, c’est également le cas de membres du gouvernement, comme Marlène Schiappa et d’Agnès-Pannier-Runacher, présentes sur des listes dans la capitale. « Ce soir, nous éprouvons une déception », a avoué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

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Avlula
3 années il y a

Agnès Buzyn 13%, encore un complot marseillais.

Alors moi en l’occurrence j’éprouve une grosse déception si, qu’on ait eu le choix entre les européistes d’affaire et les européistes bobo. Chez moi c’est la cata, écriture « inclusive » pendant les 6 prochaines années, je pense qu’avant la fin on aura arrêté la mixité dans les écoles tellement on va prendre l’habitude de séparer l’humanité selon le sexe en toutes circonstances.

Pour Griveaux, j’avais raté ça, c’est drôle quand même. Le plus fort c’est que ses vidéos sont toujours en ligne.

Last edited 3 années il y a by Avlula

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