Éric Drouet, descendu ce 20e samedi consécutif dans les rues pour manifester, mais cette fois à Bordeaux, a estimé, dans un commentaire à Sputnik, que les mesures des autorités de la ville à l’approche du jour «apocalyptique» attestaient plutôt d’une tentative de «faire passer une mauvaise image de nous, alors qu’on est venu pacifiquement».
«Le maire a extrapolé tout ce qui allait se passer — les gens sont dehors, les commerçants ouverts — dire aux gens de ne pas sortir c’est essayer de faire passer une mauvaise image de nous, alors qu’on est venu pacifiquement», a annoncé Éric Drouet au micro de Sputnik, concernant la décision de Nicolas Florian de décréter Bordeaux «ville morte» à l’approche d’une mobilisation potentiellement «apocalyptique» ce samedi. Le nouveau maire, ayant remplacé Alain Juppé à la tête de la ville, s’était dit «très inquiet de ce qui pourrait se passer» lors de l’acte 20 des Gilets jaunes.
Concernant l’important dispositif de sécurité, Éric Drouet estime que les autorités «ont toutes les cartes en main» pour «que cela se passe bien», cependant, «ils se débrouillent à chaque fois pour créer des tensions et casser l’image des Gilets jaunes», déplore-t-il.
Éric Drouet s’exprime au micro de Sputnik sur les changements obtenus au cours des quatre mois de manifestations, sur ceux qui cassent l’image des #Giletsjaunes et sur les particularités des manifestations dans les régions.#Bordeaux #acte20https://t.co/a6NaVeT3mO pic.twitter.com/7Y3SjbTI4c
— Sputnik France (@sputnik_fr) 30 mars 2019
Après près de 5 mois de mobilisation, Éric Drouet regrette que rien ne change.
«J’espère que tous ceux qui n’ont pas encore compris le mouvement comprennent bien qu’au bout de cinq mois on devrait déjà avoir un début de réponse — chose qu’on n’a jamais eu. C’est quand même fou dans un pays de droit comme le nôtre qu’on ne soit pas écoutés pour des choses aussi simple que le RIC ou que le pouvoir d’achat.»
Condamné le 29 mars, à une amende de 2.000 euros (dont 500 avec sursis) par le tribunal correctionnel de Paris, considéré comme l’un des organisateurs du mouvement des Gilets jaunes, il était poursuivi pour ne pas avoir déclaré deux manifestations (à Versailles et à Paris sur les Champs-Élysées, respectivement les 22 décembre et 6 janvier). Un jugement dont il a fait appel.
«Je ne suis pas le plus à plaindre […] on a énormément de Gilets jaunes qui sont derrière les barreaux à cette heure-ci. Pour avoir fait des Live, bloqué des péages. […] beaucoup ont été enfermés pour des choses complètement absurdes. C’est plutôt eux qu’il faudrait plaindre!»