Pour le réalisateur Emir Kusturica, Julian Assange se meurt dans l’indifférence médiatique

Il y a quelques jours, le réalisateur multi-récompensé Emir Kusturica (Le temps des gitans, Undergroung, Chat noir chat blanc, etc.) est apparu avec un t-shirt à l’effigie du fondateur de WikiLeaks portant l’inscription « Liberté pour Julian Assange » à l’occasion du Festival international du film et de la musique de Küstendorf. Ce soutien a attiré l’attention du public présent sur place. L’objectif du célèbre réalisateur serbe est justement d’alerter ses concitoyens sur le sort d’Assange, qui selon lui n’intéresse pas les principaux médias. Pourtant, la vie du fondateur de WikiLeaks est clairement en danger.

Pour expliquer son apparition avec un T-shirt portant les mots « Freedom to Julian Assange » au 13ème Festival de Küstendorf, en Serbie, Emir Kusturica, a déclaré : « Il existe des personnes qui révolutionnent le monde, un monde qui les oublie toutefois dès qu’il s’en désintéresse. » Tout en apportant son soutien à Assange, Kusturica en profite aussi pour critiquer le traitement médiatique de l’affaire dans son pays natal. Le réalisateur serbe de renommée mondiale a poursuivi : « Il nous a offert toutes ces données sur nos gens et des événements que nous ignorions. À présent, cet homme se meurt, mais nous n’en savons rien, faute d’information. Par contre, nous nous trouvons sous une avalanche d’inepties. » Pour finir, il a également tenu à délivrer un message d’espoir et à encourager « la relève » à poursuivre le travail initié par WikiLeaks. « Il est toutefois des personnes qui se sont profondément ancrées dans l’Histoire […] et dont l’œuvre sera poursuivie», a-t-il également précisé.

Même constat en Serbie qu’en France

Le non-traitement médiatique de l’affaire pose un autre problème selon le réalisateur. Selon lui, les citoyens serbes ont une idée vague, voire fausse, de qui est Julian Assange mais aussi de l’importance de son action. Pour eux, au mieux, Assange aurait révolutionné le monde de l’information il y a une dizaine d’année en dévoilant des documents hautement sensibles, mais rien de plus précis : un manque d’information et de relais médiatique qui apparaissent comme un point commun avec la France. Si Kusturica n’est pas le premier réalisateur a apporter son soutien à Assange (Michael Moore et Oliver Stone l’ont fait également), nous attendons toujours le soutien appuyé d’un réalisateur ou d’une personnalité française.

Plus de 60 médecins craignent qu’Assange ne meure en prison

Pour rappel, Julian Assange a été écroué à la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres pour violation des termes de sa liberté conditionnelle. Il y est ainsi enfermé depuis le 11 avril 2019, à la suite de son arrestation à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié en 2012. Julian Assange a vécu reclus et cloitré dans cette ambassade durant sept ans.

Les images de l’arrestation de Julian Assange ont choqué ses soutiens car il semblait avoir considérablement vieilli. Ces craintes ont été confirmées par un collectif de médecins. Dans une lettre ouverte publiée le 25 novembre, plus de 60 professionnels de santé ont exigé que des soins qualifiés soient prodigués au fondateur de WikiLeaks, faute de quoi, il pourrait « mourir en prison ». Les alertes se multiplient donc sur l’état de santé du fondateur de WikiLeaks, menacé d’extradition vers les États-Unis qui l’accusent d’espionnage. Malgré ces nombreuses alertes, les médias « mainstream » n’en parle pas, ou très peu.

C’est donc à chacun d’entre nous de le faire.

https://www.youtube.com/watch?v=jG42Qi7q0vk

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