Les citoyens américains n’en tirent aucun avantage, mais subissent au contraire de grandes pertes, d’une guerre sans fin au Moyen-Orient. Mais leurs intérêts ne sont pas pris en compte dans les décisions d’un Washington bipartisan.
Pour la deuxième fois en cinq mois depuis son investiture, le président Joe Biden a ordonné dimanche un bombardement américain sur la Syrie, et pour la première fois, il a également bombardé l’Irak. La justification offerte était la même que celle de la première attaque aérienne de Biden en février : les États-Unis, selon les termes du porte-parole du Pentagone John Kirby, « ont mené des frappes aériennes défensives de précision contre des installations utilisées par des milices soutenues par l’Iran dans la région frontalière entre l’Irak et la Syrie. » Il a ajouté que « les États-Unis ont agi conformément à leur droit de légitime défense. »
Cette déclaration formelle du Pentagone contient tant de propagande et d’euphémismes qu’elle révèle à elle seule la nature frauduleuse de ce qui a été fait. Pour commencer, comment les frappes aériennes américaines menées en Irak et en Syrie peuvent-elles être de nature « défensive » ? Comment peuvent-elles être un « acte d’autodéfense ?»
Personne ne suggère que les cibles de la campagne de bombardement ont l’intention ou la capacité de frapper la « patrie » américaine elle-même. Ni la Syrie ni l’Irak ne sont des colonies américaines ou des propriétés américaines, et les États-Unis n’ont aucun droit légal de faire la guerre dans ces pays, ce qui rend l’affirmation selon laquelle les frappes aériennes sont « défensives » et constituent un « acte d’autodéfense » intrinsèquement trompeuse.
La description que fait le Pentagone des personnes bombardées par les États-Unis – « des milices soutenues par l’Iran » – vise à masquer la réalité. Biden n’a pas bombardé l’Iran ni ordonné que des Iraniens soient bombardés ou tués. Les cibles de l’agression américaine étaient les Irakiens dans leur propre pays, et les Syriens dans leur propre pays. Seule la machine de guerre américaine et ses médias serviles peuvent prendre au sérieux l’affirmation de l’administration Biden selon laquelle les bombes larguées sur des personnes dans leur propre pays étaient de nature « défensive ».
L’invocation de l’Iran n’a d’autre but que de stimuler l’opposition émotionnelle au gouvernement de ce pays chez de nombreux Américains, dans l’espoir que l’aversion viscérale pour les dirigeants iraniens l’emporte sur les facultés rationnelles qui reconnaîtraient immédiatement la tromperie et l’illégalité inhérentes aux arguments du Pentagone.