Ce dimanche auront lieu les élections municipales. Le Média pour Tous vous propose un point général sur le scrutin.
Alors qu’un bon nombre de Français redoutant le coronavirus devraient s’abstenir, le vote de ce dimanche reste malgré tout très important, en particulier pour faire passer un message au gouvernement. Tour d’horizon.
Paris reprendra bien une dose de libéralisme
Dans la capitale, dotée d’une sociologie bien particulière, il est difficile d’y voir clair. En effet, les sondages diffusés par les médias regroupent la ville entière. Or le vote a en réalité lieu par arrondissement, et ce sont les conseillers municipaux qui désignent ensuite le maire. Cependant, il semble clair que la majorité des arrondissements seront remportés par des partis libéraux. La maire sortante, Anne Hidalgo, est bien placée dans un duel qui devrait l’opposer à La Républicaine Rachida Dati. La candidate du gouvernement Agnès Buzyn parait avoir trop de retard. EELV ou la France Insoumise pourront peut-être remporter un ou deux arrondissements plus populaires, comme le XIXème ou le XXème.
Marseille, l’union de la gauche pour défier Les Républicains
Comme pour Paris, les sondages sont aussi à prendre avec des pincettes puisque la ville fonctionne avec un vote par secteur. La sociologie de la cité phocéenne est en revanche radicalement différente. Elle avait en effet vu Jean-Luc Mélenchon arriver en tête en 2017 et le RN y est lui aussi assez fort. Après le départ de Jean-Claude Gaudin, ses successeurs se mobilisent pour garder la mairie. Il semble que la liste du Printemps Marseillais soit la mieux placée pour déloger le parti de gouvernement, à condition de s’allier à EELV au second tour. Bien que le RN arrive très haut dans les sondages, il restera incapable de mobiliser une majorité de votants le 22 prochain. LREM est quant à elle en déroute complète et ne devrait pas voir le deuxième tour.
Lyon, vers un duel entre LR et les Verts
Là aussi le vote se déroulera par arrondissement. Et à ce petit jeu, LR pourrait une nouvelle fois emporter la mise. Reste que les Verts peuvent aussi tirer leur épingle du jeu. LREM, et la France Insoumise pourraient de même se hisser au second tour dans la plupart des arrondissements. Divisé, le PS n’aura que peu de chance. Le RN sera aussi très juste. Le second tour pourrait finalement s’avérer très serré et dépendra sans doute du jeu des alliances.
À Toulouse, une liste citoyenne contre LREM
Toulouse sera sans doute le théâtre d’un affrontement assez révélateur entre les pro et les anti gouvernement. En effet, une liste citoyenne soutenue par la France Insoumise, EELV ainsi que des Gilets Jaunes a réussi à se fédérer autour d’Antoine Maurice. Très bien placée dans les sondages, elle devra affronter le maire sortant Jean-Luc Moudenc. Membre des Républicains, celui-ci a fait alliance avec le gouvernement. Comme dans beaucoup de villes, LREM a donc décidé de soutenir un candidat LR pour éviter le désastre. La ville rose qui avait aussi placé Jean-Luc Mélenchon en tête en 2017 devra donc mobiliser toutes ses forces pour battre le candidat du système… À noter que le parti socialiste devrait aussi se qualifier pour le second tour et pourrait jouer les troubles fêtes…
Nice, éternellement à droite
Sans surprise, à Nice, le scrutin sera facilement remporté par le subversif maire sortant de LR, Christian Estrosi. Il pourrait d’ailleurs même l’emporter dès le premier tour. Il s’est même permis le « luxe » de refuser le soutien de LREM tant sons succès est déjà assuré.
À Nantes tout est possible
Faute de sondage récent, il est difficile de faire un pronostic sur la sixième ville de France. Malgré tout le PS reste sans doute favori, étant au pouvoir depuis plus de trente ans dans la ville. Les Verts pourraient aussi se démarquer, même s’ils avaient décidé de soutenir le PS en 2014. La France Insoumise de Margot Medkour reste aussi une candidate sérieuse. LREM qui avait réalisé un bon score aux européennes sera également en embuscade…
Montpellier : la division de la gauche pourrait lui coûter cher
L’électorat de Montpellier est massivement à gauche ; il avait d’ailleurs placé Jean-Luc Mélenchon en tête en 2017. Malgré tout, le second tour pourrait opposer un trio de Macron compatible. En effet, les écologistes se sont divisés en cinq listes différentes, en comptant la France Insoumise et Rémi Gaillard. Un contingent de près de 30% des voix… Si aucune de ces listes n’arrive au second tour, le PS, le maire sortant et le milliardaire Mohed Altrad pourraient alors se disputer la mairie. La liste LFI d’Alenka Doulain est la mieux placée pour fédérer avec celle d’EELV, à condition d’arriver au second tour… Même constat pour Rémi Gaillard dont la liste très écologiste aura du mal à atteindre l’objectif. Le RN ne soutient personne et LREM est aussi à la limite de l’élimination.
Strasbourg, l’un des espoirs de Macron
Strasbourg sera sans doute l’une des villes du top 10 où le gouvernement a le plus de chances de l’emporter. En effet, le dernier sondage place en tête la liste du gouvernement. Face à eux une union entre EELV et le PCF sera sans doute le principal challenger. Là encore le jeu des alliances au second tour sera déterminant…
À Bordeaux, nouvel affrontement Verts/LR
À Bordeaux, le favori reste le candidat LR Nicolas Florian. Face à lui, Pierre Hurmic sera soutenu par EELV, le PCF et le PS et sera son principal adversaire. Le candidat En Marche devrait se qualifier pour le second tour mais n’est pas en position de l’emporter. La surprise pourrait aussi venir de Philippe Poutou. Le candidat NPA, soutenu par LFI est lui aussi proche du second tour.
Lille devrait rester à Martine Aubry
Comme souvent au niveau local la notoriété joue beaucoup. Et l’agglomération Lilloise ne devrait pas échapper à cette règle. Alors que le PS est à l’agonie au niveau national, Martine Aubry pourrait néanmoins conserver son fauteuil de maire. Cependant si la France Insoumise parvient à se hisser au deuxième tour elle pourrait rebattre les cartes grâce à une alliance avec EELV, très bien placé. LREM et LR pourraient aussi essayer de faire la même chose, mais avec peu de chances de succès. Le RN se hissera sans doute au second tour, mais sans aucune chance de succès final.
Et dans les autres villes ?
Impossible de couvrir toutes les communes de France, mais la déroute électorale pour LREM semble en bonne voie. Une liste PCF-FI pourrait même mettre en difficulté le premier ministre Edouard Philippe, candidat au Havre. Malgré tout, la peur du coronavirus pourrait jouer un rôle sur la participation à ces élections. La colère qui flotte contre ce gouvernement devrait néanmoins prendre le dessus. Des centaines de candidats LREM ont d’ailleurs décidé de cacher leur étiquette. Nous vous dévoilions d’ailleurs dernièrement la liste des candidats LREM cachés. Il ne vous reste qu’à vous mobiliser ce dimanche et le dimanche suivant !
Le Média pour Tous