Pas de Brexit dur (du moins pas encore) ! C’est une annonce qui doit en soulager certains : l’application de la volonté du peuple britannique sera reportée au 31 janvier 2020, pour le moment…
C’est la troisième fois que le Brexit est reporté. Cette fois-ci, la nouvelle a été annoncée sur Twitter par Donald Tusk, président du Conseil européen :
« Les 27 se sont accordés pour accepter la demande du Royaume-Uni pour un report flexible du Brexit jusqu’au 31 janvier 2020. Cette décision sera formalisée par une procédure écrite ».
The EU27 has agreed that it will accept the UK’s request for a #Brexit flextension until 31 January 2020. The decision is expected to be formalised through a written procedure.
— Donald Tusk (@eucopresident) 28 octobre 2019
Selon l’AFP, l’accord signé laisse la possibilité au Royaume-Uni de déclencher le Brexit avant cette date butoir, en cas de ratification de l’accord de sortie avant cette échéance. En clair, Boris Johnson a trois mois pour convaincre les député du parlement britannique d’approuver l’accord de sortie qu’il a négocié. Une tâche qui semble impossible tant les dissensions à ce sujet sont nombreuses, y compris au sein de son propre parti. Une possibilité s’offre toutefois à Boris Johnson : parvenir à déclencher rapidement des élections législatives afin de retrouver une marge de manœuvre à l’assemblée et faire approuver le fameux accord de sortie. Mais le Labour, le principal parti d’opposition, a au contraire intérêt à jouer la montre, détricoter l’accord de sortie par des amendements et faire échouer Boris Johnson. L’idée étant de faire obstruction au maximum pour démontrer à tous qu’on ne peut sortir de l’Union Européenne si facilement et sans dommage. Une sortie en douceur de la Grande-Bretagne serait un message potentiellement déstabilisateur pour l’Union Européenne. Cela pourrait donner de mauvaises idées aux autres peuples européens lorgnant sur une sortie.
Le philosophe Raphaël Enthoven le résume très bien :
Quoi de mieux pour dissuader de sortir de l’Europe que le spectacle désolant d’un grand pays devenu fou, qui s’interroge sur la meilleure façon de s’amputer lui-même ?
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) 24 octobre 2019
Rappelons que les Britanniques ont voté à 52% pour quitter l’UE lors d’un référendum organisé en juin 2016. La sortie était initialement prévu le 29 mars 2019. La date a déjà été repoussée à deux reprises (au 12 avril puis au 31 octobre).
L’Union Européenne n’est pas la démocratie. S’en est même le contraire !
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