Une nouvelle journée de protestation des personnels hospitaliers est organisée, mardi, pour réclamer des hausses d’effectifs et de salaires.
Quatre fédérations de santé appellent à la grève dans les hôpitaux et les maisons de retraite mardi 11 juin, jour où le Sénat doit voter le projet de loi de santé. La CGT, SUD, FO et la CFE-CGC exigent l’ouverture de négociations avec la ministre de la Santé. Ils réclament des hausses d’effectifs et de salaires et considèrent que la situation de l’hôpital et des maisons de retraite n’est plus tenable.
Ce mouvement de protestation a pris une ampleur inédite : plus de 80 services d’urgences sont en grève partout en France. Pour les patients, cela signifie souvent davantage d’attente, mais ils n’en tiennent pas rigueur à leurs soignants, au contraire. C’est le cas d’Isabelle, qui attend patiemment aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine de Paris, touché par le mouvement social. « Parmi les infirmiers il y a des gens qui sont d’un dévouement hallucinant, assure-t-elle. C’est quasiment un sacerdoce ! Le problème, c’est qu’ils sont usés jusqu’à la corde. »
Au ministère de la Santé, ce sont des bras cassés. Il faudrait les remettre de temps en temps in situ pour qu’ils voient ce que c’est ! Isabelle, une patiente à franceinfo
Monique a beaucoup attendu, elle aussi, dans la salle d’attente de l’hôpital Saint-Antoine ces dernières semaines. En peu de temps, sa mère de 93 ans a été admise une vingtaine de fois aux urgences, de jour comme de nuit. Elle a assisté à des scènes difficiles pour le personnel soignant et leur tire son chapeau : « Ils ne sont pas nombreux, je le vois quand je rentre dans la salle d’attente. Il y a énormément de brancards et pas beaucoup de médecins. Ils sont tout le temps en train de gesticuler à droite et à gauche. Et ce n’est pas pour rien. Ils travaillent beaucoup et sont très investis. »
D’après Monique, il n’y a qu’une seule solution pour améliorer la situation : il faut consacrer plus d’argent aux hôpitaux. Mais elle n’est pas favorable à des hausses d’impôts pour les financer. Selon elle, et d’autres patients rencontrés par franceinfo, il faut que l’argent collecté par l’État soit « mieux réparti ».