La vraie dette, c’est avec la Terre que nous l’avons contractée


Par Pierre-Alexandre Gross pour Front Populaire

L’humanité ne s’en est peut-être jamais vraiment rendu compte, mais elle dispose d’un compte à la banque Terre. On entend beaucoup parler de spéculation dans le domaine financier, mais in- fine elle est toujours adossée à celle sur les réserves de ressources disponibles dans les sous-sols, le coffre fort de la planète.

L’humanité semble l’avoir oublié, ou peut-être ne s’en est-elle jamais vraiment rendu compte, mais elle dispose d’un compte à la banque Terre. Ce compte n’est pas en Euros, ni en Dollars, ni même dans aucune autre devise que tel ou tel groupe d’humains aurait pu inventer à travers les âges et les continents. Non, ce compte est en calories, une devise fondamentale car elle est à la base de tout. Les calories stockées sur ce compte se présentent sous la forme de liaisons chimiques.

Pour la plupart dans les liaisons carbone-carbone et carbone-hydrogène, mais aussi dans les liaisons sub-atomiques. Pour obtenir cette énergie, le plus simple est de brûler des substances qui contiennent beaucoup de ces liaisons ; bois, charbon, pétrole, gaz. Ce compte contient également une myriade d’autres ressources, métaux, terres rares, etc… qu’il est nécessaire d’utiliser afin d’extraire et convertir les calories et pouvoir s’en servir pour, par exemple, consulter notre site préféré, frontpopulaire.fr.

Attention, à la banque Terre il n’y a pas de charmante guichetière qui vous accueille avec le sourire et un discours bien rôdé sur les avantages du dernier crédit conso à la mode. Il n’est pas non plus possible d’obtenir un relevé de compte, c’est d’ailleurs ce qui a permis l’essor de la spéculation. On entend beaucoup parler de spéculation dans le domaine financier, mais in- fine elle est toujours adossée à celle sur les réserves de ressources disponibles dans les sous-sols, le coffre fort de la planète.

Pendant un temps, un taux de change, au moins indicatif, existait entre la calorie et nos devises ; le pétrodollar. Celui-ci permettait en quelque sorte de corréler le prix des biens et les calories nécessaires pour les produire. Ce taux de change était utilisable tant que la spéculation sur les réserves de pétrole, et plus largement sur l’ensemble des ressources naturelles, n’avait pas cours.

L’avènement, et l’acceptation, de cette spéculation a permis l’essor de l’endettement de masse supporté par la probabilité, très forte nous dit-on, de trouver des ressources encore inconnues dans un avenir plus ou moins proche. Cette hypothèse a ouvert le champ à l’accélération du développement sous le prétexte de l’accès universel au confort vital par le biais du superflu.

Dorénavant, chaque année, aux alentours du mois d’août, au journal télé, entre deux nouvelles concernant la dernière bulle financière et la progression de l’inflation, on nous apprend que l’on a dépassé les capacités terrestres en matière d’exploitation des ressources qu’elle est capable de régénérer en un an.

C’est le jour du dépassement. Au-delà de la manière dont il est calculé et des éventuelles controverses qu’il suscite, ce concept suggère l’existence d’une dette de l’humanité envers l’écosystème planétaire, et réinstaure une forme de taux de change entre cette dette et la dette financière mondiale.

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