Vous filmez la police pendant les manifestations ? Bientôt 15.000€ d’amende !

Jean-Pierre Grand, ce nom vous est peut-être étranger, c’est pourtant celui du sénateur LR qui vient de déposer un amendement qui fait grand bruit. Dans le cadre de la loi dit de « lutte contre la haine sur internet », le parlementaire propose d’interdire « la diffusion de l’image des forces de l’ordre en absence de leur accord ».

Le mouvement des Gilets Jaunes aura été l’occasion de voir fleurir sur le net un nombre incalculable d’interventions de gendarmes, policiers, CRS, dévoilant parfois des violences manifestes du côté des représentants de l’État.

C’est dans ce contexte tendu, entre les forces de l’ordre et la population, que s’inscrit cet amendement.

Depuis plus d’un an maintenant, et régulièrement ces dernières semaines, les menaces envers les forces de police sont de plus en plus médiatisées. Le 5 décembre, une dizaine de CRS aurait reçu des lettres de menaces à leurs domiciles. On pourrait y lire : « Pour chaque citoyen blessé, ce sera un membre de famille de FDO [forces de l’ordre] qui subira les mêmes préjudices et sans remord. Tenez-vous le pour dit ».

C’est donc au nom de la protection de ces fonctionnaires et de leur famille que la loi pourrait être votée. L’article se présente ainsi :

« Art. 35 – Lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, de l’image des fonctionnaires de la police nationale, de militaires ou d’agents des douanes est punie de 15 000 euros d’amende. »

Vous avez bien lu, ce sénateur LR propose l’interdiction pure et simple de filmer les forces de l’ordre sur la voie publique. Ces mêmes forces de l’ordre qui agissent au nom du peuple français et dont la mission n’est autre que la protection et la sécurité du peuple. Terminé les directs lors des manifestations ? Terminé les vidéos des interpellations ? Rappelons qu’aujourd’hui, aucune loi n’interdit de filmer les forces de l’ordre. Et comment pourrait-il en être autrement dans un État de droit ? L’ordre public ne doit-il pas être garanti dans une transparence totale ? N’est-ce pas là un des fondements de notre « démocratie », un rempart censé nous séparer des régimes autoritaires et de l’arbitraire des gardes prétoriennes ?

Une chose est sûre, l’IGPN risque de s’opposer fermement à cet amendement, les nombreuses vidéos de violences policières constituant pour la police des polices des preuves matérielles essentielles à leurs enquêtes… Ah, on nous souffle à l’oreille que ces vidéos ne sont pas utilisées par L’IGPN… Dommage !

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