Les aéroports de Paris devraient finalement échapper à la privatisation selon une source proche du gouvernement. Une victoire pour tous les militants.
C’est un grand coup de tonnerre qui vient de retentir ! En effet, selon Marianne les aéroports de Paris ne devraient pas être privatisés. Et ce malgré l’échec de la procédure de Référendum d’Initiative Partagée. En cause, la conjoncture économique et sociale…
Pas de référendum, mais pas de privatisation non plus !
Ce jeudi 12 mars, le processus prendra fin. Et même si les signataires ont dépassé le million de Français, il n’y aura donc pas de référendum enclenché. En effet, il fallait réunir pour cela près de 4.7 millions de contributeurs ainsi que l’approbation de l’assemblée. Malgré une belle campagne soutenue notamment par les Gilets Jaunes et une partie de l’opposition, tout le monde semblait s’être résigné à un échec. Il n’en sera rien !
« Les conditions de marché ne sont pas réunies » selon la Macronie
Et c’est peut-être bien la crise économique qui aura sauvé le premier aéroport mondial. « S’il n’y avait pas de crise économique et si les conditions de marché étaient parfaites, nous engagerions cette privatisation demain. La situation n’est pas celle-là. Il y a un million de signataires et les conditions de marché ne sont pas réunies » avoue la source gouvernementale.
Traduction : « Maintenant que ça ne rapporte plus d’argent, Vinci ne va plus en vouloir, donc on garde ADP ».
Qd même bonne nouvelle, mais aussi la preuve que le but de cette privatisation = donner un bien public rentable à une boîte privée, contre rien…https://t.co/KcRcwsjoru
— Tatiana Ventôse (@TatianaVentose) March 11, 2020
Alors que LREM et Emmanuel Macron sont de moins en moins populaires, notamment après les Gilets Jaunes et la crise des retraites, la majorité semble donc avoir reculé. Mais c’est sans doute la crise du Coronavirus qui aura précipité cette décision. En effet, la valeur d’ADP a littéralement dégringolé en bourse et le gouvernement craint sans doute de ne pas pouvoir en tirer un bon prix.
Le coronavirus, allié des militants ?
On sait notamment que le géant Vinci, qui nous a déjà privé de nos autoroutes, était très intéressé par le rachat d’ADP. D’autant que les aéroports de Paris étaient récemment redevenus numéros 1 mondiaux après avoir racheté une très grosse compagnie indienne. Cette dernière dépense énorme avant de tout revendre avait d’ailleurs scandalisé bon nombre d’observateurs. Mais finalement, ADP devrait rester dans les mains de l’État, du moins pour l’instant. « Il faut être pragmatique. Toute notre attention est concentrée sur la crise actuelle » a insisté la source gouvernementale.
Macron reste très attaché à la privatisation, mais…
Même si Emmanuel Macron est très attaché à cette privatisation depuis 2016, lorsqu’il était ministre de l’économie de Français Hollande, force est de constater que d’autres priorités l’occupent aujourd’hui. Sans être naïf, il faut aussi garder à l’esprit que Vinci pourrait attendre une bonne opportunité pour faire une offre. Reste que le processus de vente est long, et que la République en Marche risque de ne pas avoir le temps de l’enclencher avant la fin de son mandat. La députée en charge du dossier confirmait d’ailleurs cette thèse : « On ne peut mettre le processus en route qu’à la clôture des comptes, en début d’année, donc ça ne peut pas être avant janvier 2021. Et après, il y en a pour six à neuf mois. La question de la proximité avec la présidentielle se pose. »
Une victoire pour l’opposition et les militants
Relancer cette procédure très impopulaire juste avant l’élection présidentielle où Emmanuel Macron devrait être en grande difficulté pourrait, en effet, s’avérer problématique… On espère aussi que l’idée de privatiser nos barrages, soufflée par l’Union Européenne, tombera elle aussi aux oubliettes… En attendant, tous les militants de France ne peuvent que se réjouir de ce qui reste une victoire. Car même s’il fut un échec sur sa mise en œuvre, le RIP et la mobilisation constante des opposants au projet de privatisation ont permis de faire gagner suffisamment de temps pour empêcher la vente d’un trésor français. Ce sont ainsi plus d’un demi milliard d’euros qui vont continuer à alimenter nos services publics grâce à ces aéroports.
Reste que si les Français souhaitent conserver leur patrimoine, ils devront en tirer les leçons dans les urnes… Avant 2022, une piqûre de rappel ce dimanche pour les municipales ?
Le Média pour Tous
Enfin bon, dire assez clairement qu’on s’en fout du pays et des gens et que c’est le marché qui pilote les décisions de l’État, pour moi ça sonne comme une déclaration de guerre du camp de Mammon contre le camp humain.
Pas d’accord pour titrer « victoire ».
Les termes employés sont suspension ou temporairement…