Tusk : « une place spéciale en enfer » pour les partisans du Brexit



Le président du Conseil européen n’a pas caché son exaspération face aux difficiles négociations autour du « backstop », le dispositif qui doit empêcher le retour d’une frontière physique en Irlande.

La petite phrase, lâchée à la sortie d’une énième réunion sur le Brexit, témoigne de l’agacement extrême des dirigeants européens sur la longueur des négociations avec le Royaume-Uni. Ce mercredi, le président du Conseil européen, Donald Tusk, n’a même plus cherché à cacher son exaspération à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar.

« Je me demande souvent à quoi ressemble cette place en enfer pour les partisans du Brexit, qui n’ont même pas le début d’une idée sur le moyen de le mettre en oeuvre en toute sécurité », a lancé le Polonais, alors que les discussions achoppent toujours sur la question de la clause de sauvegarde – le « backstop » – pour éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.

 

 

« Pour moi, ça ressemble plutôt au paradis »

Prononcée à la veille d’un déplacement à Bruxelles de la Première ministre britannique Theresa May, de laquelle Donald Tusk attend des « suggestions réalistes », la réplique a fait bondir les « Brexiters » outre-Manche. L’ancien président du parti indépendantiste britannique Ukip et l’un des artisans principaux du référendum de 2016 sur la sortie de l’UE, Nigel Farage, n’a pas traîné pour condamner les propos du Conseil européen.

« Après le Brexit, nous serons libérés des petites frappes arrogantes et non élues comme vous et nous dirigerons nous-même notre pays », a-t-il lancé dans sa verve habituelle. « Pour moi, ça ressemble plutôt au paradis. » Plus politiquement correct, le porte-parole de Theresa May a répondu froidement au dirigeant polonais : « Je me demande si Donald Tusk estime vraiment que ce type de langage peut aider en quoi que ce soit… »

 

A la Chambre des communes, la petite phrase du dirigeant européen a provoqué de vifs remous entre partisans et opposants au Brexit. « Je ne me souviens pas qu’un président ait déjà insulté de la sorte des membres du parlement, du gouvernement et le peuple britannique », s’est offusqué le député conservateur Peter Bone.

« Il n’y a que la vérité qui blesse »

« Je ne savais pas que le représentant de Wellingborough était aussi sensible et qu’il pouvait se sentir aussi vite insulté par les remarques des autres », lui a répondu le président indépendant de la Chambre, John Bercow. « Il n’y a que la vérité qui blesse », a ironisé la députée du Parti national écossais, Joanna Cherry, huée par le camp conservateur. « C’est une négociation entre amis, alliés et voisins. Ce doit être collégial, collaboratif, et ce genre de phrase rabaisse le niveau », a pour sa part déclaré la ministre chargée des relations avec la Chambre, la conservatrice Andrea Leadsom.

Source lesechos.fr – lire la suite de l’article

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