La SNCF risque de perdre sa première ligne TER au profit d’une entreprise privée

La ligne ferroviaire qui relie Nice à Marseille sera possiblement exploitée d’ici 2025 par l’entreprise privée Transdev. C’est la première fois que la société nationale peut potentiellement perdre son monopole sur le réseau français. 

Suite à un appel d’offres, les élus de la région PACA ont retenu la société privée Transdev pour assurer la liaison entre Marseille et Nice.  L’entreprise promet de doubler le nombre d’aller-retour sur la ligne, tout en gardant les mêmes tarifs.

Un sentiment partagé

Pour autant, l’arrivée de cette ligne privée ne semble séduire que ses instigateurs. De leur côté, les usagers restent sceptiques et les professionnels du secteur ainsi que les syndicats se montrent préoccupés. En effet, les cheminots « volontaires » (soucieux d’éviter le chômage) passeront sous statut Transdev. Mais leurs futures conditions de travail inquiètent.

C’est ce que confirme Rémy Hours, secrétaire général de la CGT cheminot à Marseille, qui craint de voir « des conditions de travail dégradées, des rémunérations dégradées, un niveau de formation qui ne sera peut-être pas suffisant, et derrière la sécurité de la circulation qui peut être remise en cause ». En revanche, certains élus, la mise en concurrence de plusieurs opérateurs devrait bénéficier aux usagers au niveau des prix, mais également concernant l’innovation du service. Des affirmations déjà lourdement remises en cause par de nombreux observateurs.

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L’exemple britannique

Si en France il est trop tôt pour déterminer l’impact de la privatisation, on peut toutefois observer l’exemple britannique. La ligne ferroviaire de Grande Bretagne a, en effet, été privatisée en 1993. En 20 ans, le prix des billets a augmenté de 117%. De plus, l’investissement des opérateurs privés dans les infrastructures s’est réduit à 1% du total de l’argent engagé dans le ferroviaire. Cette expérience a laissé un goût amer aux britanniques. Si bien que certaines concessions ont été renationalisées en 2018. Aussi, la (future) entreprise nationale Great British Railways assurera la supervision de la totalité du réseau ferroviaire du pays dès 2023.

Une directive de l’Union européenne

Pour rappel, le Parlement adoptait en 2018 le Pacte ferroviaire, permettant la mise en concurrence de la SNCF. Une libéralisation du rail imposée par l’Union européenne. Les élus décideront du sort de la ligne ferroviaire Nice-Marseille le 29 octobre prochain. Après les autoroutes, EDF-GDF,  la FDJ, c’est (entre autres) au tour du réseau ferroviaire français de se voir privatisé pour alourdir un peu plus le portefeuille des actionnaires.

Et le pire reste à craindre.

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