En raison de la crise économique liée à la pandémie, le nombre de bénéficiaires du Secours populaire a augmenté de 45% depuis le premier confinement. « Avec la crise, les gens qui étaient en situation de précarité ont basculé dans la pauvreté, voire l’extrême pauvreté » déclare l’association. En mars-avril, le Secours populaire estime avoir aidé environ 1.270.000 personnes.
Un public qui s’élargit
La crise économique semble toucher un bon nombre de Français, principalement ceux qui avaient, avant la crise, une situation déjà fragile. De plus en plus de familles monoparentales de personnes âgés et d’étudiants viennent demander secours à l’association. Mais ce n’est pas tout, les bénévoles voient aussi davantage de travailleurs étrangers, aides à domicile, de personnes en situations de handicaps, et même d’artisans frapper à leurs portes. « On arrive à des situations que je n’avais jamais vues avant. Les pauvres sont devenus encore plus pauvres. Entre le premier et le deuxième confinement, la situation s’est nettement aggravée. Les gens qui étaient en situation de précarité ont basculé dans la pauvreté, voire l’extrême pauvreté, c’est ça le véritable impact de la crise », regrette Marie-Françoise Thull, membre du bureau national du Secours populaire.
Les privations alimentaires en forte hausse
Les personnes les plus précaires se serrent la ceinture. Par rapport à 2018, 29% restreignent leur consommation de fruits et légumes frais et 23% estiment qu’ils ne peuvent pas consommer d’aliments sains à chaque repas, car trop onéreux. Et si l’impasse est faite sur la qualité de l’alimentation, une personne sur quatre limite également la quantité d’aliments dans l’assiette. Une personne sur sept se retrouve même dans l’obligation de sauter plusieurs repas. Durant le premier confinement, le Secours populaire a assuré en urgence l’alimentation d’individus s’étant parfois manifestés après plusieurs jours de jeûne.
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Des dons insuffisants par rapport aux besoins
Un élan de solidarité semble cependant toucher les plus jeunes. Lors du premier confinement, le Secours populaire a vu ses rangs grossir avec 5.000 bénévoles supplémentaires, dont un quart appartenant à la tranche d’âge des 18-24 ans. Côté dons, Marie-Françoise Thull reconnait en avoir obtenu plus que d’ordinaire. « Il y a eu beaucoup de dons de particuliers, plus que d’habitude », témoigne-t-elle. L’aide est également arrivée des institutions. Le Fonds européen d’aide au plus démunis a également versé d’importantes subventions. Mais ces aides seront insuffisantes face à l’ampleur du problème. « Malgré tout, il nous manque des moyens, car les besoins sont de plus en plus grands. Les gens ont besoin d’aide alimentaire, mais ils ont aussi besoin d’aide pour payer leurs loyers, l’électricité, le chauffage. Le Secours populaire n’a jamais payé autant de factures que depuis le début de la crise » regrette-t-elle.
Une situation insoutenable, dont on aimerait voir la fin.
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