Ils sont plus de 11 millions de Français à aider de manière régulière un proche en difficulté. Mais mal soutenus, ces accompagnants sont davantage exposés aux risques d’épuisement, d’isolement et de solitude.
Les aidants assurent le bien-être de leur proche
Par lien affectif ou sens du devoir, de nombreux Français accompagnent leurs proches en difficulté quotidiennement. Les proches aidants sont reconnus par la loi dans le code de l’action sociale et des familles, mais seulement depuis 2015. Il y est précisé que l’aidant d’une personne âgée est un proche qui lui vient en aide de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel. Ces acteurs de « première ligne » accomplissent la totalité ou une partie des activités de la vie quotidienne. Toilette, habillage, alimentation, continence ou encore déplacements, ils assurent le bien-être de l’aidé jour après jour. Plus de la moitié des aidants concilient vie professionnelle, personnelle et aide d’un proche.
Une situation difficile à gérer
Selon le baromètre de la Fondation April, 20% des personnes interrogées considèrent que leur situation d’accompagnant a un impact négatif sur leur santé. Cette situation atteindrait principalement leur moral (anxiété, dépression) et la qualité de leur sommeil. Et pour cause, certains ne s’accordent aucun moment de répit, principalement par culpabilité. Un repos pourtant conseillé pour garder une certaine stabilité et une bonne relation avec l’aidé. C’est en tout cas ce que préconise Judith Mollard-Palacios, psychologue chez France Alzheimer. « Ce que nous devons bien garder à l’esprit, c’est qu’il faut savoir préserver des espaces à soi, des moments de récupération qui vont permettre de maintenir un équilibre psychologique et une implication le plus longtemps possible.» explique-t-elle.
Un impact fort sur l’espérance de vie
Mais le rôle d’aidant n’est pas facile et s’inscrit souvent dans la durée. En moyenne un accompagnant passe 4,4 ans dans ce rôle. Cette disponibilité a des impacts conséquents sur leur vie personnelle et sur leur santé. D’après une étude réalisée par Ocirp, 48% d’entre eux développent une maladie chronique (diabète, fibromyalgie…). 60% s’exposent à un risque de surmortalité dans les trois ans qui suivent le début de la maladie de leur proche. Pire encore, cela infecte même leur espérance de vie. En moyenne, elle est pour les aidants, plus courte de 15 ans. Et même, un tiers d’entre eux décèdent avant ceux qu’ils accompagnent.
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Un manque de reconnaissance
Un congé spécifique leur a été accordé en 2017 permettant aux salariés de mettre leur activité professionnelle entre parenthèses jusqu’à un an, afin qu’ils puissent assister au mieux leur proche. Une demi-mesure seulement puisque ce congé ne prévoyait pas d’indemnisation, jusqu’en octobre 2020, laissant ces accompagnants dans une situation précaire. Depuis bientôt un an, les aidants touchent pour ces congés un dédommagement allant de 43 à 52 euros par jour. Malgré ces améliorations dans la reconnaissance de l’implication des aidants, 85% d’entre eux considèrent malgré tout, ne pas être suffisamment valorisés dans leur rôle par les pouvoirs publics.
Le Média pour Tous
Pas sûr que nationaliser l’aide à ses proches handicapés soit la meilleure voie pour que la France refasse société.
Plutôt que de penser qu’on peut régler ce problème, comme tous les autres, avec un chèque, si on se demandait pourquoi autant de gens sont seuls, pourquoi, alors que c’est un besoin qu’on a tous, on ne forme plus de groupes sociaux, dans lesquels les peines comme les joies pourraient être mieux partagées.
Si on veut aider ces gens il faut casser la première plaie de notre pays: l’individualisme.