Samuel Paty a été auditionné par la police, quatre jours avant son assassinat, concernant le cours où il présentait des caricatures de Mahomet. Il a été convoqué suite à une plainte déposée par un parent d’élève pour « diffusion d’images pornographiques ».
D’après franceinfo, qui a pu récupérer le procès-verbal de cette audition, le professeur s’était expliqué sur la tenue de son cours du 6 octobre dernier concernant la liberté d’expression. Durant cet interrogatoire, il avait démenti les propos tenus par la collégienne et avait déclaré n’avoir commis « aucune infraction dans le cadre de [ses] fonctions ».
Samuel Paty avait démenti avoir demandé aux musulmans de quitter la salle
Lors de son cours d’enseignement moral et civique, Samuel Paty avait montré des caricatures de Mahomet parues dans Charlie Hebdo. Il aurait, selon le compte-rendu, laissé le choix aux élèves de les regarder ou non, afin de les préserver. « À aucun moment je n’ai déclaré aux élèves : « les musulmans, vous pouvez sortir car vous allez être choqués! » Et je n’ai pas demandé aux élèves quels étaient ceux qui étaient de confession musulmane. Mon objectif quand je leur ai demandé de détourner le regard était qu’ils ne se sentent pas froissés. Je n’ai commis aucune infraction dans le cadre de mes fonctions. » avait-il expliqué.
« Elle a inventé un récit »
La jeune fille dont le père avait déposé plainte contre le professeur n’était pas présente lors du cours en question. D’après Samuel Paty, son récit se basait sur les histoires des autres élèves. « Elle a inventé un récit au travers de rumeurs d’élèves. Il s’agit d’une fausse déclaration dans le but de nuire à l’image du professeur que je représente, du collège et de l’institution. » avait-il déclaré. Cette absence a été confirmée par l’enquête judiciaire.
Une plainte pour « diffamation publique »
Toujours d’après franceinfo, le professeur avait porté plainte pour « diffamation publique ». Un parent d’élève avait réalisé et mis en ligne une vidéo, accusant l’enseignant d’être un « voyou ».
Cette nuit, cinq adultes et deux mineurs ont été déférés pour être présentés à un juge antiterroriste. Une information judiciaire ouvrira dans la journée, ainsi que d’éventuelles mises en examen.
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