Ce lundi 28 février au soir, les pages Facebook (et Instagram et TikTok) des chaînes RT France et Sputnik ont été « restreintes » au sein de l’Union Européenne, c’est à dire interdites. Elles comptaient respectivement 1.2 millions et 780.000 abonnés sur Facebook.
Cette décision fait suite aux annonces de la présidente de la commission européenne Ursula Van der Leyen le 27 février, et du ministre Jean-Yves le Drian le jour suivant. Ce dernier a qualifié les deux médias russes d' »organes » de « propagande de guerre », en référence à la couverture médiatique de la guerre en Ukraine.
Nick Klegg, le vice-président de Facebook (Méta) a expliqué sur Twitter avoir reçu plusieurs demandes de la part d’États de l’Union Européenne visant à ce qu’il prenne « des mesures supplémentaires concernant les médias contrôlés par l’État russe ».
We have received requests from a number of Governments and the EU to take further steps in relation to Russian state controlled media. Given the exceptional nature of the current situation, we will be restricting access to RT and Sputnik across the EU at this time.
— Nick Clegg (@nickclegg) February 28, 2022
La présidente de RT France, Xénia Fédorova, avait réagi à cette mesure dès l’annonce de Van der Leyen :
La décision de bannir notre chaîne, dans laquelle travaille 176 salariés, dont plus de 100 journalistes, est une violation de l’Etat de droit et va à l’encontre des principes mêmes de la liberté d’expression. Rien ne peut justifier cette censure.
— Xenia Fedorova (@xfedorova) February 27, 2022
Les 176 salariés de RT France, ainsi que ceux de Sputnik, sont désormais dans l’expectative. Si les mesures restrictives venaient à se renforcer (les chaines YouTube de ces deux médias ainsi que leurs sites Internet sont toujours en ligne), leurs emplois seraient clairement menacés. Sans parler du piétinement de la liberté d’expression que représentent ces mesures (au nom de la défense des valeurs de liberté et de démocratie en Ukraine)…
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