La prostitution infantile est un fléau qui prend de plus en plus d’ampleur avec les réseaux sociaux. Aujourd’hui, les mineurs prostitués seraient entre 6.000 et 10.000 en France.
Ce chiffre reste difficile à déterminer puisque qu’aucune étude n’a été officiellement réalisée. Si les victimes sont souvent exploitées en réseaux, on voit aussi se développer des formes plus individuelles de prostitution via les messageries instantanées, des sites spécialisés ou des annonces en ligne.
La prostitution 2.0
Si l’on peut penser qu’un milieu social défavorisé pouvait, par le passé, pousser certains jeunes à la prostitution, aujourd’hui ce n’est plus forcément le cas. La prostitution 2.0 fait beaucoup moins de distinction entre les différentes classes sociales. En effet, internet et les réseaux sociaux ouvrent désormais facilement les portes à la marchandisation des corps. Plusieurs affaires de prostitution infantile confirment que le facteur économique n’est pas le seul à entrer en jeu. Le manque d’affection ou les traumatismes sexuels attirent également beaucoup d’adolescents vers ce milieu.
Le proxénétisme de réseau, un fléau
Le proxénétisme reste le réseau de prostitution le plus répandu. Si le recrutement s’est souvent fait par le bouche-à-oreille, il s’effectue désormais sur des réseaux sociaux tels que Snapchat ou Instagram. Les proxénètes sont en général à peine plus âgés que leurs victimes et profitent d’une faiblesse psychologique ou d’un manque affectif pour instaurer un climat de confiance. Et c’est pour garder l’affection de leurs bourreaux, que les jeunes victimes acceptent toutes leurs demandes. Ainsi, l’exploitation sexuelle des mineurs peut rapporter jusqu’à 1.000€ par jour, un business bien plus lucratif que celui de la vente de drogue.
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Les « travailleuses du sexe »
Outre la « traditionnelle » prostitution de réseau, un phénomène de plus en plus visible inquiète les autorités : c’est la prostitution « individuelle ». La banalisation de la pornographie et de la prostitution fait que ces mineurs ne perçoivent pas comme problématique le fait de vendre leur corps, qui ne devient au final, qu’un objet de consommation de plus. C’est ce que l’on appelle « l’effet Zahia » : certaines jeunes filles pensent pouvoir accéder au succès et à la richesse par ce biais. Et comme pour dédramatiser l’acte, elles ne se décrivent pas comme étant prostituées mais « michetonneuses », « escort-girls » ou encore « travailleuses du sexe ». En général, il leur suffit d’une simple webcam et d’une connexion internet pour démarrer leur affaire.
Enfin une prise en charge judiciaire ?
Pour lutter contre ce phénomène, la police judiciaire parisienne se dotera d’un groupe spécialisé dans la lutte contre le proxénétisme des mineurs, nous indique Francetvinfo. Une équipe pluridisciplinaire, présidée par Catherine Champrenault procureure générale de la cour d’appel de Paris, qui viendra rendre un rapport au secrétaire d’État en charge de l’enfance le mois prochain.
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N’est-ce pas la Brigade de Protection des Mineurs qui devrait s’en charger ?