Ce mercredi 1er juillet, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou devrait se prononcer sur l’exécution du plan américain pour la paix au Proche-Orient. Très controversé, ce plan prévoit l’annexion de territoires palestiniens déjà occupés par Tsahal en Cisjordanie depuis 1967.
Israël et la Cisjordanie. Carte des zones #AFP par @AFPgraphics pic.twitter.com/Ii2EKsLeWY
— Agence France-Presse (@afpfr) July 1, 2020
Que contient ce « plan pour la paix » ?
Le plan américain suggéré par Donald Trump propose l’annexion israélienne de plusieurs territoires. Tout d’abord, la vallée du Jourdain que Netanyahou avait promis d’annexer, en septembre dernier, lors de la campagne électorale. Ce territoire d’une centaine de kilomètres courant le long du fleuve est déjà occupé par Tsahal depuis la guerre des Six jours en juin 1967. Les zones montagneuses aux alentours de ce territoire sont également dans le viseur du gouvernement israélien et devraient donc faire partie du prochain plan d’annexion. D’autre part, près d’une centaine de colonies israéliennes – toujours jugées illégales par le droit international – devraient être annexées : au total, ce serait près de 30% du territoire cisjordanien qui devrait passer sous pavillon israélien.
Qui serait concerné ?
Les zones qui pourraient être prochainement concernées par une ou plusieurs annexions abritent actuellement environ 65.000 Palestiniens et 11.000 colons israéliens. Une fois annexés, l’administration de ces territoires ne sera plus gérée par l’armée mais par les autorités civiles de l’État hébreu, tandis que les Palestiniens sur place devraient pouvoir demander la citoyenneté israélienne. Israël devrait pouvoir, au grand dam des Palestiniens, se stabiliser davantage en acquérant ces territoires stratégiques : la vallée du Jourdain est en effet composée de grandes terres agricoles fertiles, avec un apport en eau non négligeable.
This is what a future State of Palestine can look like, with a capital in parts of East Jerusalem. pic.twitter.com/39vw3pPrAL
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 28, 2020
Un État palestinien sera-t-il (un jour) possible ?
Ce plan pour la paix présenté par les autorités américaines et israéliennes propose la structuration d’un État palestinien démilitarisé et sur un territoire réduit à des pans de territoires plus ou moins larges, divisés par des routes israéliennes privées. L’annexion d’environ 30% de la Cisjordanie rendrait donc quasiment impossible l’avènement d’un État palestinien. Ainsi, l’État proposé par l’administration Trump ressemblerait davantage à un archipel étatique composé d’une multitude d’îlots palestiniens : mis en place pour promouvoir « la paix », ce plan ressemble bien plus, en réalité, à un leurre.
Qu’en est-il du droit international ?
L’annexion d’une partie de la Cisjordanie par Israël?? serait contraire au droit international estiment des experts indépendants de l’ONU?? https://t.co/PKPErj3tmq
— ONU Info (@ONUinfo) June 17, 2020
Dans une tribune relayée mi-juin par l’ONU, une cinquantaine d’experts et de rapporteurs de l’organisation supranationale ont dénoncé un projet qui « violerait un principe fondamental du droit international ». Pour eux, cela constituerait « une violation grave de la Charte des Nations Unies et des Conventions de Genève », qui estiment que « l’acquisition de territoires par la guerre ou la force est inadmissible ». Les experts ont également rappelé que « l’occupation israélienne, vieille de 53 ans, est la source de profondes violations des droits de l’homme à l’encontre du peuple palestinien ». Ils ont aussi déclaré regretter « vivement le rôle joué par les États-Unis d’Amérique dans le soutien et l’encouragement des plans illégaux d’Israël », qui, au lieu de promouvoir les droits de l’homme, préfèrent devenir « le complice actif » des méfaits de l’État hébreu.
Qu’en pense la communauté internationale ?
Quant à la communauté internationale, les experts de l’ONU ont appelé les pays du monde entier à « rejeter » ce projet « d’apartheid du XXIème siècle ». Cependant, le sujet semble diviser profondément les nations. Au sein de l’Union européenne, de nombreux pays demandent une « réponse musclée » face aux agressions israéliennes, comme le Luxembourg, la Belgique, le Portugal, l’Irlande, la Suède, la Slovénie ou encore Malte et la Finlande. À l’inverse, la République tchèque, la Hongrie, l’Autriche, la Grèce, la Pologne, la Lettonie et Chypre déclarent soutenir les intérêts israéliens. D’autres pays, comme la France, l’Allemagne et l’Espagne, se contentent de condamner le projet sans pour autant faire preuve de détermination.
Un nouveau conflit est-il possible ?
Malgré l’importance de ces annonces, la situation semble pour le moment être assez calme dans les territoires potentiellement touchés. L’Autorité palestinienne, qui a fermement condamné l’unilatéralisme israélien, n’a pas pour autant appelé à la violence et préfère solliciter les institutions internationales. Les groupes armés du Fatah en Cisjordanie seraient toujours affaiblis, tandis que le Hamas resterait pour le moment silencieux. En Cisjordanie, la résignation semble avoir définitivement pris le dessus sur la colère. Cependant, en Israël, la population s’inquiète. Selon un sondage réalisé début juin par l’Institut démocratique d’Israël, 58% des sondés israéliens pensent que « les Palestiniens vont lancer une intifada » en cas de prochaine annexion. La poudrière Proche-Orient ne semble attendre qu’une étincelle… Le plan « pour la paix » de l’administration Trump ne serait-il pas, au final, une subtile déclaration de guerre ?
Le Média Pour Tous
Le silence est la pire des violences…
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