PPDA accusé de viols : huit femmes sortent de l’anonymat et témoignent


Par MidiLibre

Elles ont porté plainte contre Patrick Poivre d’Arvor pour viols, agressions sexuelles et harcèlements sexuels en février dernier. Le journaliste a réfuté les accusations et le dossier a été classé, malgré 23 témoignages contre lui. Libération a publié le récit de plusieurs femmes qui se disent victimes.

Les faits dont il est accusé se seraient déroulés entre 1993 et 2008. Patrick Poivre d’Arvor a d’abord été visé par une première plainte en février dernier déposée par l’écrivaine Florence Porcel. Et d’autres vont suivre.

L’ancien présentateur du 20 h de TF1 va alors nier les accusations en bloc et dénoncer l’anonymat des témoignages de plusieurs femmes.

En réponse, certaines femmes ont décidé de témoigner dont sept à visage découvert pour Libération qui publie leur récit ce mardi 9 novembre. Elles sortent ainsi de l’anonymat.

Après le classement sans suite de l’enquête préliminaire de la plainte de Florence Porcel et le classement sans suite du dossier le 24 juin dernier par le parquet de Nanterre pour cause de prescription, – une nouvelle plainte pourrait être déposée pour des faits plus récents dans quelques semaines – ces femmes ont voulu prendre la parole et donner leur version.

Et toutes décrivent le même mode opératoire. Il est d’ailleurs écrit dans le rapport final de l’enquête que Patrick Poivre d’Arvor est décrit dans tous les témoignages « comme un prédateur sexuel abusant de sa notoriété et usant d’un mode opératoire similaire dans l’approche de ses victimes et dans la brutalité de ses actes. »

« Tu as un corps de femme maintenant avec des fesses et des seins »

Stéphanie Khayat, journaliste à France Télévisions, assure qu’elle a subi deux viols en 1994 et en 1997 dans le bureau de PPDA.

« La question du consentement ne se posait même pas », déclare-t-elle. La première fois, en 1994 elle vient pour un entretien pour travailler avec lui. elle se retrouve dans son bureau. Il l’oblige à se baisser brusquement et lui enfonce son sexe dans la bouche et l’oblige à avaler son sperme.

Elle raconte qu’à ce moment-là, elle était anorexique. Elle a travaillé avec lui pendant quatre ans en se demandant pourquoi elle avait accepté. Après le suicide de la fille de PPDA, Solenn, à cause de son anorexie en 1995, il fait très attention à elle et il va même l’aider. Elle est alors hospitalisée et à sa sortie, il lui soulève sa jupe en lui disant : « Tu as un corps de femme maintenant avec des fesses et des seins. »

Ce qui rend son témoignage difficile, confie-t-elle c’est que PPDA est à la fois l’homme qui l’a violée à deux reprises mais aussi l’homme qui l’a aidée quand elle était malade, d’autant plus que tous les deux avaient une relation particulière. Mais après les témoignages, elle ne pouvait pas se taire, explique-t-elle.

« Chape de dégoût et de honte »

Hélène Devynck, ex-journaliste à LCI accuse PPDA de viol. Ce dernier se serait produit en 1993 au domicile du journaliste.

Elle confie à Libération : « J’ai mis des années à me défaire de la chape de dégoût et de honte, des années à me dire que j’aurais pu crier, me débattre, frapper, courir. »

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