Pour le gouvernement de Macron : « Les réseaux sociaux doivent se voir appliquer un contrôle systémique. »


Pas de douaniers aux frontières mais des gendarmes sur Twitter !


Il y a deux jours sur Franceinfo, le secrétaire d’État au numérique Cédric O, a lancé l’idée d’une « supervision » et d’un « contrôle systémique » des réseaux sociaux après que l’affaire Griveaux ait fait tomber l’un des marcheurs de la première heure dans sa course à l’élection parisienne. Certains internautes s’inquiètent pour leur liberté d’expression et la liberté d’informer, mais c’est aussi la question de l’anonymat sur Internet que fait ressortir cette affaire. Pour Jérôme Rodriguez, figure des Gilets Jaunes, ce nouvel arsenal de lois favorisera les plus riches. 

« Il y a en ligne une quasi-impunité » a notamment déclaré le Secrétaire d’État. Monsieur O s’exprimait ainsi après que des vidéos intimes et privées du candidat LREM à la Mairie de Paris, adressées à une jeune femme, aient été divulguées sur Internet. Suite à ces divulgations, Benjamin Griveaux a depuis retiré sa candidature. Pour Cédric O, face à ce phénomène médiatique impliquant l’envoi de vidéos privées à un tiers, mais également eu égard à des affaires précédentes comme celle impliquant la jeune Mila, il faudrait « rétablir la peur du gendarme » sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux, qui ont permis à ces vidéos de devenir virales. Le secrétaire d’Etat estime qu’il faudrait permettre à la justice et à la police d’intervenir plus rapidement en cas de violation de la loi en ligne.

  Aujourd’hui, on considère communément que ce qui est en ligne c’est moins grave que ce qui est commis dans la vraie vie. Il faut inverser la logique » Cédric O.

Avant d’expliquer que l’État serait en train de mettre en place des dispositifs permettant le dépôt de plainte en ligne et la création d’un parquet spécialisé dans le numérique. Il justifie encore : « Nous devons mettre à jour nos processus judiciaires, ce n’est pas qu’un problème français c’est un problème dans le monde entier. […] Les réseaux sociaux doivent se voir appliquer un contrôle systémique. »

Vers la fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux ?

Surfant sur l’affaire Griveaux, de nombreux médias ont relancé le débat sur l’anonymat sur Internet. « Le débat sur la fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux relancé par le #GriveauxGate », titrait par exemple le quotidien 20 Minutes le 16 février. « Réseaux sociaux et anonymat, les coupables idéaux épinglés par la Macronie », pointe quant à lui le Huffington Post. « Les réseaux sociaux ont bon dos », note pour sa part l’Opinion. Ce ne sont là que quelques exemples parmis l’ensemble des articles apparus ces derniers jours sur le sujet. La même thématique est évidemment abordée également sur les plateaux télévisés, à l’instar d’un sujet proposé ce 17 février par BFMTV et intitulé « Affaire Griveaux : l’anonymat sur Internet en question ».

Sur Twitter, Cédric O a reconnu dès le 15 février que le débat sur l’anonymat était vain : « La crise actuelle, comme d’autres, interroge sur le respect de l’État de droit dans un monde numérique. Nous avons besoin d’une réflexion collective sur ce sujet. Mais la fin de l’anonymat (qui n’est souvent qu’un pseudonymat) est un mauvais combat, dangereux et probablement vain. » Toutefois, plusieurs citoyens internautes doutent du discours du membre du gouvernement.

Des nouvelles mesures d’encadrement des médias sociaux qui favoriseront les puissants ?

RT France a recueilli plusieurs témoignages à ce sujet. Un Internaute anonyme déclare : « On a déjà un arsenal de lois pour protéger les citoyens contre le racisme, l’antisémitisme, les appels à la violence […] Même un anonyme qui tient ce genre de propos peut être poursuivi avec adresse IP. » Anonymat ne signifie pas pour autant «Fake News». Pour Marcel Aiphan, très actif sur les relais d’images dans le cadre de mouvements sociaux sur les réseaux : « Les fake news sont débunkées presque instantanément sur Twitter », estime-t-il, a contrario du discours selon lequel l’anonymat favoriserait leur diffusion. Dans un tweet, il met par exemple en avant une vidéo tournée par l’utilisateur anonyme A.D, filmée ce 15 février à Rennes lors de l’acte 66 des Gilets Jaunes. La scène montre le matraquage d’un manifestant par plusieurs fonctionnaires de police. « Sans Twitter, personne n’aurait vu ces images donc rien n’empêcherait les pires éléments de la police de dicter la doctrine du maintien de l’ordre au pays des droits de l’homme. On se demande comment ça peut être pire mais ça peut », commente-t-il. Un autre utilisateur de Twitter proche des Gilets Jaunes abonde : « Tout le monde a son smartphone et tout le monde peut poster ce qu’il filme, c’est ça qui permet de révéler. » Avant de revenir sur un élément récent : « Il y a une semaine, lors du procès d’un Gilet Jaune accusé de violence contre les forces de l’ordre, des vidéos d’anonymes postées sur les réseaux sociaux ont participé à débusquer des fausses allégations contre lui, il a été relaxé. »

Sur la question de l’anonymat, un troisième internaute évoque sa réalité : « Personnellement je suis assez inquiet de la fin de l’anonymat sur les réseaux, car cela permet de protéger sa vie privée. De plus, étant donné un certain engagement, les menaces de mort et insultes me touchent mais me font moins peur que si les gens connaissent mon nom, prénom… » Jérôme Rodrigues, figure des contestations de ces derniers mois, se désole : « Je me fais insulter en direct sur les plateaux de télévision mais le coût pour une attaque en justice pour diffamation c’est 2.000 euros ! Contrairement à Griveaux, je ne peux strictement rien faire. » Et le Gilet Jaune de conclure : « Ils vont encore faire des lois qui vont les arranger eux, mais pas forcément le citoyen qui se fait tous les jours déglinguer. »

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Magali Delevingne
4 années il y a

ce gouvernement souhaite des moyens supplémentaires pour protéger les divulgations qui leur sont défavorables, mais véridiques!!! Au lieu de mettre des moyens supplémentaires pour lutter contre les violences et les crimes commises sur les personnes vulnérables. L’Histoire retiendra de vous, l’éxécutif 2017-2022, comme le mandat présidentiel le plus anticonstitutionnnel, corrompu, injuste, et criminel à la fin. Nous vous jugeons déjà coupables, entre autres, de traîtrise à la Nation. Mais, les générations qui vont suivre, continueront à salir vos noms, car vos abus de pouvoir sont sans limite, car vous avez démontré, par vos actes & mensonges, manipulations et autres stratégies… Lire la suite »

Laigle
4 années il y a

Nous, citoyens de France, demandons un contrôle systémique des détenteurs de comptes dans les paradis fiscaux et de justifier la provenance des fonds cachés.

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