Une étude publiée par l’Insee dévoile un accroissement des inégalités de patrimoine ces vingt dernières années. Sans surprise, les plus modestes sont une fois de plus laissés sur le carreau.
20% des plus riches détiennent les deux tiers du patrimoine total
La formule n’est pas nouvelle : les riches s’enrichissent sur le dos des pauvres qui s’appauvrissent. Et malheureusement, cette nouvelle étude de l’Insee le confirme. Le rapport prend en compte les actifs immobiliers, financiers ainsi que les titres de propriété des entreprises, mais exclut les produits de consommation durables et les dettes, les dernières étant principalement détenues par les plus modestes. En 2018, selon l’Institut, un ménage français détenait en moyenne 254.000 euros de patrimoine brut. Mais derrière ce chiffre se cache un écart colossal entre les différentes classes sociales. En effet, 20% des plus modestes ne disposaient que de 850 euros en moyenne quand 20% des plus aisés détenaient 830.000 euros. À eux seuls, ces derniers possédaient ainsi deux tiers du patrimoine total.
Une répartition plus inégalitaire qu’il y a vingt ans
Si le patrimoine des ménages a plus que doublé entre 1998 et 2018, tous les ménages n’ont pas pu profiter de cette hausse. Cette répartition des richesses « est plus inégalitaire qu’il y a vingt ans » indique l’Insee. 60% des plus favorisés ont pu profiter de cette progression. En revanche, 30% des plus modestes ont connu une stagnation si ce n’est une régression de leur richesse. Le patrimoine brut des plus pauvres d’entre eux a même chuté de 48% en 20 ans. Après avoir stagné durant les années 2000, les quelques maigres économies se sont ensuite désagrégées à partir de 2010.
L’immobilier a flambé
Plusieurs facteurs sont responsables de l’augmentation de ces inégalités. L’immobilier y joue un rôle prépondérant puisque les biens des plus aisés ont été bonifiés. « Le patrimoine immobilier moyen a augmenté de 141 % entre 1998 et 2018, essentiellement sur la période 1998‑2010. […] Cette évolution est d’abord due à la valorisation des logements anciens […] puis aux constructions de logements durant cette période […] et enfin à la hausse des prix des logements neufs » explique l’Institut.
Le patrimoine financier a lui aussi augmenté ces vingt dernières années. Même si le décollage a été plus faible, il contribue également à creuser l’écart entre les classes sociales. En effet, 10% des plus aisés ont vu leurs avoirs doubler entre 1998 et 2018.
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Les épargnes passées au crible (enfin presque)
L’institut a également étudié l’épargne des ménages durant la crise sanitaire, qui a atteint un niveau historique fin 2020. Pour cette étude, les comptes des clients du Crédit Mutuel ont été étudiés de près. Quand la moitié des épargnants les plus modestes accumulent en moyenne 800€ durant l’année, les plus aisés (5%) mettent environ 20.100 euros de côté par an. Si l’écart est éloquent, il l’est encore plus quand on pense aux plus pauvres qui ont dû taper dans leurs économies pour survivre durant cette période difficile. Et cela, l’étude ne le dit pas.
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les plus aisés (5%) mettent environ 20.100 euros que 20.100 euros il y a une erreur c’est pas sa être les plus aisés !