Camp de migrants à Paris : Darmanin s’indigne d’images « choquantes »

Hier soir, des centaines de migrants ont installé un campement sauvage place de la République à Paris. L’intervention violente des forces de l’ordre, afin de le démanteler, a provoqué un tollé jusqu’au ministère de l’Intérieur.

Un campement sauvage à Paris

Dans la soirée de lundi 23 novembre, plusieurs centaines de migrants – provenant pour la plupart d’Afghanistan – ont installé un campement place de la République, avec l’aide notamment de militants pro-réfugiés. L’association Utopia56, à l’initiative du projet, avait appelé sur son site internet à une « occupation de la place de la République », jugeant les « services publics juridiquement responsables de l’errance de ces personnes ». « Nous demandons la mise en place d’un système de premier accueil digne pour les personnes exilé.e.s permettant l’accès immédiat à des solutions d’hébergement à leur arrivée sur le territoire », est-il expliqué dans l’annonce.

Une intervention musclée des forces de l’ordre

Moins d’une heure après l’installation du campement, les forces de l’ordre sont intervenues afin de procéder au démantèlement du camp. Les images prises par des journalistes présents sur place montrent des policiers user de la force et retirer des tentes avec parfois des migrants encore à l’intérieur. Sous les véhémences des migrants et des militants, les forces de l’ordre ont alors dû faire usage de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement ou encore de coups de matraque, afin de disperser la foule dans le centre-ville parisien.

Gérald Darmanin « choqué »

Alors que les images n’ont pas tardé à inonder les réseaux sociaux, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est exprimé tard dans la soirée sur son compte Twitter, et s’est notamment ému « d’images choquantes ». Dans un communiqué, la préfecture de police de Paris a cependant souligné que « la constitution de tels campements, organisée par certaines associations, n’est pas acceptable ». « La préfecture de police a donc procédé immédiatement à la dispersion de cette occupation illicite de l’espace public », a-t-il été indiqué, tout en invitant les migrants « à se présenter dans les accueils de jour ». Une enquête de l’IGPN est actuellement en cours.

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Un souci de calendrier

C’est donc au lendemain de cette intervention des forces de l’ordre que doit se tenir, à l’Assemblée nationale, le vote de la loi Sécurité globale. Alors que nombre de journalistes étaient récemment montés au créneau afin de dénoncer des dérives liberticides – notamment la liberté de filmer des forces de l’ordre en fonction -, ils ont été plusieurs hier à être témoins ou même victimes de violences policières. Le journaliste Rémy Buisine a été « molesté à plusieurs reprises par un policier » selon le média Brut, alors qu’il était en train de filmer l’évacuation. Rémi Ink, journaliste pour RMC, a quant à lui décrit ce matin, auprès d’Apolline de Malherbe, des scènes de violences policières, dénonçant des « gestes gratuits », et notamment en parlant de croche-pied fait par un policier à un migrant. Pourtant, les croche-pieds avaient été vivement condamnés par l’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lors de ses vœux à la police nationale. « On ne fait pas de croche-pied à l’éthique, sauf à s’abaisser, à abaisser la police » », avait-il déclaré.

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