Un maire élu sans le soutien de LREM sera «un ennemi du président»



A peine élu eurodéputé de La République en marche, Gilles Boyer se fait déjà remarquer. Pour lui, la vie politique semble binaire : soit vous êtes soutenu par LREM et le Modem, soit vous êtes «un ennemi du président». La déclaration fait polémique.

«Un maire qui sera réélu sans l’apport de La République en marche et du Modem sera un ennemi du président», a déclaré de manière radicale le nouvel eurodéputé de La République en marche, Gilles Boyer, le 30 mai sur Europe 1. Une manière d’avertir tous les candidats potentiels aux élections municipales qui auront lieu dans un an, en 2020. Une vision absolue qui n’a pas du tout plu au monde politique.

Le député gaulliste du Vaucluse et étiqueté Les Républicains Julien Aubert a écrit en réponse une tribune dans L’Opinion le 31 mai, en s’adressant directement au président de la République, Emmanuel Macron : «Quand un proche du Premier ministre utilise le mot « ennemi » pour qualifier un maire qui ne serait pas élu avec le soutien de votre majorité, vaut-il mieux que les voyous qui en viennent à considérer le pouvoir comme un ennemi à abattre ? Et quel châtiment sera réservé à ces élus franchement campés dans l’opposition démocratique à votre action ? Leur coupera-t-on les subventions ? Les préfets boycotteront-ils les manifestations publiques organisées par ces édiles ? Tout ceci est malsain.»

Le maire LR de Sauveterre-de-Guyenne, Yves d’Amécourt, demande à Gilles Boyer de relire la Constitution : «Les Maires sont élus par le peuple et, le jour de leur élection ils deviennent officiers du ministère public ! Ils ne peuvent pas être « les ennemis du chef de l’Etat » ! Le président Emmanuel Macron n’est pas un « chef de parti » ! »

Le député LR Robin Reda rappelle à Gilles Boyer qu’«un élu local doit être aidé et respecté par l’Etat», quelle que soit sa couleur politique.

Le député européen du Rassemblement national, Jérôme Rivière voit pour sa part dans les propos de Gilles Boyer de l’«arrogance», de la «brutalité qui n’a rien à voir avec la pratique de la démocratie». «Ça rappelle les propos du Président W. Bush. Pas vraiment nouveau monde», ajoute-t-il.

Le conseiller départemental du Puy-de-Dôme UDI et maire de Cébazat Flavien Neuvy affirme que l’utilisation du mot « »ennemi » est clairement inappropriée». «Adversaire, peut-être, ennemi non», poursuit-il sur Twitter.

Le député socialiste Olivier Faure s’est lui aussi scandalisé en se questionnant : «Quelle est cette dérive anti démocratique qui se confirme chaque jour ?». «Réveillons-nous, ils sont devenus fous !», s’exclame-t-il par ailleurs.

Vous êtes les garants
de notre indépendance

SOUTENEZ-NOUS

Partagez l'info


Cher visiteur, les commentaires sont soumis à modération. Veuillez éviter les commentaires injurieux, appelant à la violence ou à la haine. Ils ne seront pas diffusés sur le site.

Par ailleurs, les commentaires n'engagent que leurs auteurs et en aucun cas le Média pour Tous.

S’abonner
Notifier de
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

©2024 LeMediaPourTous.fr est un média indépendant, financé exclusivement par ses lecteurs | Mentions légales

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account