Lors du salon Big 2021, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a généreusement passé la pommade au patronat en oubliant totalement les travailleurs.
Si l’on a appris quelque chose avec la Macronie, c’est qu’elle porte bien peu d’intérêt aux travailleurs du quotidien, ou, comme on les surnomme, les « premiers de corvée » ; Bruno Le Maire n’avait d’ailleurs pas hésité à déclarer que les Français ne travaillaient pas assez. Il a aujourd’hui une nouvelle fois récidivé en ignorant totalement le rôle des employés dans le redressement du pays.
Lors du salon « BIG 2021 », qui a eu lieu hier à Paris, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a prononcé une véritable ode aux entreprises françaises
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— franceinfo (@franceinfo) October 8, 2021
Pluie d’éloges sur le patronat
En revanche, lorsqu’il s’agit du patronat, la Macronie ne tarit pas d’éloges. « Je voudrais que tous les Français comprennent une chose simple : la France s’est relevée de cette crise économique grâce aux entrepreneurs » a ainsi lancé Bruno Le Maire. Comme si une telle affirmation ne suffisait pas, il en a remis une couche en passant généreusement la pommade aux dirigeants. « Tenaces, courageux, inventifs, exceptionnels, forts, créatifs, résistants, généreux, solidaires », les éloges ne semblaient plus pouvoir s’arrêter.
Les salariés peuvent aller au diable
De leur côté, en revanche, les salariés ont une nouvelle fois été snobés par l’ancien membre des Républicains. Ce sont pourtant bien les soignants, caissières, éboueurs, et autres employés qui ont tenu à bout de bras le pays au plus fort de la crise. La force de production, qui crée la véritable richesse du pays, repose aussi d’ailleurs entièrement sur les épaules des femmes et des hommes qui se lèvent chaque matin pour travailler. Et certainement pas sur les entrepreneurs favoris de la Macronie qui préfèrent rémunérer leurs actionnaires et spéculer dans l’économie virtuelle.
Le courage à grands coups de milliards
Il ne s’agit bien sûr pas d’affirmer qu’aucun entrepreneur n’a subi les effets de la crise ; pour certains, elle a même été dévastatrice. Néanmoins, il ne faut pas non plus oublier que l’État a largement arrosé un certain nombre de compagnies avec des centaines de milliards d’euros. On regrette d’ailleurs qu’ils aient préféré venir en aide à de grandes multinationales qui n’en avaient pas forcément besoin, plutôt qu’aux petites structures en grande difficulté.
Cajoler pour ne pas contraindre
Si ce gouvernement prend tant de peine à cajoler le grand patronat, c’est sans aucun doute parce que sa politique dogmatique basée sur l’économie de marché repose entièrement sur la volonté des « premiers de cordée ». Un esprit rationnel offrirait des aides aux grandes entreprises sous conditions d’embauche, de production ciblée ou encore d’un modèle écologique. Mais dans l’esprit d’un néolibéral, il n’est pas question de contraindre le marché de quelconque manière.
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Priez pour nous, pauvres gueux
Il reste donc à « encourager » et à prier fortement pour que les multinationales daignent offrir quelques miettes aux gueux que nous sommes. Une politique qui a montré toutes ses limites avec comme point d’orgue la catastrophe industrielle que fut le CICE. Et ne parlons même pas du secteur public où nos fonctionnaires, que ce soit dans l’éducation ou dans la santé, sont toujours désespérément sous-payés. Sans doute eux aussi ne travaillent-ils pas assez…
Le Média pour Tous
Est-ce que les « travailleurs » se respectent eux-mêmes ? Non : tous à être passionnés et dévoués au travail, louant leur patron, restants après l’heure, acceptant des salaires faibles et le recul des acquis sociaux, cherchant systématiquement à en faire plus, enfonçant les collègues, collabos du patron, investis, obéissants, etc. D’ailleurs, personne ne se plaint de tout ça. Ils sont tous très contents d’aller travailler comme des caves et dans des conditions pourries et pour des tâches complètement connes et délétères.
Ils ne récoltent que ce qu’ils méritent et ce qu’ils sont : de la barbaque patronale.