Poutine rendait visite à Macron au fort de Bregançon où ce dernier passe ses vacances. Une façon pour le président français de se donner le beau rôle, de passer pour l’homme important du grand cirque géopolitique en « dialoguant » avec une Russie qui n’est pas conviée au G7. Un coup médiatique, en somme, ou « l’art de faire président », comme disait Sarkozy. Mais ce que n’avait pas prévu Macron, c’est que Poutine a l’art, lui, de dire les choses comme elles sont. Répondant à une question d’une journaliste de BFMTV lui demandant, toute honte bue, des explications sur les « arrestations » ayant eu lieu dernièrement lors de manifestations « pacifiques » en Russie, celui-ci répond :
« Vous savez qu’il y a eu [en France], les manifestations des Gilets Jaunes, et il y a eu selon nos calculs 11 morts et plus de 2000 blessés, des policiers ont été blessés… Nous ne voudrions pas que de tels événements se déroulent dans la capitale russe et nous ferons tout pour éviter que notre situation intérieure dépasse le cadre de la loi » (la traduction de BFMTV est étrangement approximative et omet les chiffres énoncés par Poutine, nous avons donc choisi la traduction de RT France).
Et toc. C’est l’arroseur arrosé. Les donneurs de leçon droit-de-l’hommiste que sont Macron, BFMTV et toute leur clique, ont reçu leur tacle russe, et nous ne renions pas notre plaisir. Mais la réponse de Macron est édifiante de mauvaise foi. Il ose sortir le joker « démocratie » : les gilets jaunes, en France, ont le droit de se présenter aux élections ! Il omet simplement de dire que sans l’appui des oligarques et des banques qui financent les campagnes, sans l’appui des médias qui ne parlent pas de vous et/ou vous démolissent si vous êtes un peu trop critique (le rayon paralysant de l’antisémitisme est là, prêt à faire de vous un untermensch), bref, sans l’appui des réseaux et des groupes de pression – qui, par exemple, se rencontrent annuellement au Bilderberg -, se présenter aux élections ne sert strictement à rien : autant pisser dans un violon. La « République française » est sous contrôle oligarchique et de manière bien plus perfide qu’un régime ouvertement autoritaire. Et Poutine le sait.
Source : Le Média pour Tous