La SNCF supprime ses tweets à la «tonalité déplacée», sans parvenir à contenter les internautes


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Interpellée sur Twitter au sujet du prix trop élevé d’un trajet Paris/Perpignan pour une personne à faible revenu, le service des réseaux sociaux de la SNCF s’est embarqué dans un échange avec l’internaute à l’origine du tweet qui a fait polémique.

Vous avez dit service public ? A l’approche des départs estivaux, et presque un an après la promulgation du pacte ferroviaire inscrivant l’ouverture à la concurrence du groupe, la SNCF a provoqué un tollé lors d’un échange entre son équipe de community managers et un internaute.

Tout part de la publication d’un certain «Charlie» qui, le 6 juin, décide d’interpeller la SNCF sur Twitter, pointant le prix coûteux d’un aller simple de Paris à Perpignan pour une personne gagnant 850 euros par mois.

La SNCF rappelle alors à l’internaute le principe de son «offre TGVMax qui permet de voyager illimité hors période de forte affluence». Taxé d’avoir répondu «à côté», le community manager de la société ferroviaire tente alors l’ironie en se demandant «comment [une personne en dessous du seuil de pauvreté] fait-elle pour s’acheter un smartphone de dernière génération», avant de poursuivre : «Je pense que c’est compréhensible même pour les gens qui n’ont pas bac +7».


Comme le rapporte le magazine Marianne, plusieurs des tweets de l’entreprise publique adressés à l’internaute seront par la suite supprimés, la SNCF ayant déclaré regretter une «tonalité déplacée», affirmant qu’«un très ferme rappel a[vait] été effectué auprès de l’agent concerné».

L’échange a toutefois retenu l’attention d’internautes dont certains n’ont pas manqué de dénoncer «le mépris» du groupe. Parmi les réactions engendrées par ce dérapage sur les réseaux sociaux, le journaliste Nilse Wilcke s’est ainsi indigné : «Ce moment où la SNCF se permet de porter un jugement sur les achats des personnes en situation de pauvreté. On touche le fond.»

Reprenant sa publication, le journaliste Alexis Poulin, co-fondateur de la revue Le Monde moderne, a pour sa part ironisé sur la «belle mentalité» de la SNCF. «Voici pourquoi le transport devrait être un service public et pas un secteur concurrentiel de profit. Cf le thread sur le secours d’un TGV sous tunnel. Le ferroviaire est trop complexe pour le jeu de concurrence. Le UK l’a compris trop tard», a-t-il commenté.

Le magazine Marianne a de son côté décidé de titrer : «Si les pauvres ne peuvent pas prendre le train, tant pis pour eux (et c’est le CM de la SNCF qui le dit)».

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