Jacques Chirac est mort

Il a été maire de Paris puis premier ministre de François Mitterrand et enfin Président de la République. Comptable d’un bilan contrasté à la tête de la France, Jacques Chirac est parti à 86 ans.

Il a longtemps été présenté comme le roi fainéant jouant d’une image de bonhomie, de bon vivant qui plaisait aux Français. Pourtant Jacques Chirac a été bien plus que cela. Rappelons qu’il a exercé le pouvoir pendant douze ans (c’est d’ailleurs lui qui a entériné le passage du septennat au quinquennat, ce qui a notoirement affaiblit le pouvoir exécutif) en se faisant réélire pour un deuxième mandat face à Jean-Marie Le Pen en 2002. Il s’était alors illustré en refusant le débat avec son adversaire lors du traditionnel débat de l’entre deux tours des présidentielles, invoquant la menace « fasciste ».

Un président qui a (parfois) défendu l’honneur de la France

En 12 ans de présidence de Jacques Chirac, on peut retenir quelques courageux faits d’armes qui seraient aujourd’hui impensables, comme par exemple l’organisation du référendum de 2005 sur le projet de Constitution Européenne (que Sarkozy entérinera quelques années plus tard, malgré la victoire du Non)… Union Européenne que dans un premier temps (avant d’être élu président) il condamnait avec virulence :

« L’Europe, dont la France a signé le traité et que le général de Gaulle a mise en place et confortée, n’est pas l’Europe qu’on nous prépare et dans laquelle déjà on veut nous enfermer. Cette Europe de l’impuissance, cette Europe ouverte comme une passoire à toutes les crises du monde, cette Europe non européenne mais dominée par les intérêts germano-américains, cette Europe du chômage importé, cette Europe mollusque, sans corps et sans dessein véritable, cette Europe où les sociétés multinationales dictent leurs lois aux États, cette Europe où la France serait engluée comme dans un marécage, je le dis avec le calme de la détermination, cette Europe-là, nous ne l’accepterons jamais… »

 

Saluons également son coup de sang en Israël, lorsqu’il dénonça avec vigueur, dans un anglais approximatif et savoureux, l’attitude provocante des forces de sécurité israéliennes à l’égard des commerçants musulmans venus le saluer (« What do you want ? Me to go back to my plane and go back to France ?! »).

 

 

Nous garderons également en mémoire sa résistance résolue à la guerre en Irak ainsi que sa diplomatie ouverte à l’égard des pays dits du « tiers-monde ». Poutine saluera la culture et l’intelligence de ce président Français « sage et visionnaire ». Il a d’ailleurs fait parvenir ce message à la veuve de Jacques Chirac :

« Dans le message envoyé, le chef de l’État russe souligne que toute une période de l’histoire moderne de la France est liée au nom de Chirac. Poutine a indiqué qu’au poste de Président de la République, Chirac a gagné un respect mérité de ses compatriotes et une autorité importante au niveau international, et la réputation d’un homme d’État sage et clairvoyant qui défendait les intérêts de son pays », a précisé le service de presse.

Remémorons-nous également ce que disait de lui feu Hugo Chavez, dans le livre d’Ignacio Ramonet, Cuentos del aranero :

« Je me souviens d’un homme politique français, pourtant de droite, mon ami Jacques Chirac. Chirac est un homme qui aime les conversations, il est très effusif. Nous étions en train de déjeuner et je transportais des cartes que j’avais toujours sur moi, lui expliquant les idées que j’avais pour le Venezuela dans l’avenir : le chemin de fer et la ceinture de l’Orénoque, la pétrochimie, l’agriculture. Soudain, Chirac s’arrête, tend son verre de vin et dit : « Je porte un toast au Venezuela, qui sera une puissance mondiale », je me lève et réponds avec humilité : « Eh bien, je trinque, Monsieur le Président, mais non, nous ne serons pas une puissance, nous serons un pays développé ». Et Chirac me répond : « Chávez, ne mettez pas de limite à vos rêves ! »

 

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Mais tout cela ne doit pas nous faire oublier que le président Jacques Chirac, contrairement à son prédécesseur François Mitterrand, a cédé aux demandes pressantes des organisations antiracistes en reconnaissant la responsabilité de la France (alors occupée par l’Allemagne) dans la rafle du Vel’ d’Hiv’.

 

 

Par ailleurs, bien que l’on soit tenté de le regretter à la vue des présidents qui lui ont succédé, souvenons-nous également qu’il a contribué grandement a affaiblir la France en la plongeant dans le bain de l’Union Européenne, dont il nous promettait (après avoir été élu, cette fois) monts et merveilles, dont une baisse générale des prix.

 

https://www.youtube.com/watch?v=IChLUX8HGb4&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1FhyBrz0A8lotTOI8VLFzUoVD-ti_dIMac4Q51fwkYtD1ur6dm2A-mVtI

 

La déclaration qui suit permettra peut-être de tempérer la mélancolie collective à l’égard de ce président qui s’est avéré, il est vrai, moins pire sur beaucoup de plans que ceux qui lui ont succédé :

L’Euro, c’est d’abord votre succès.

Avec l’Euro nous écrivons une nouvelle page de l’histoire de notre continent. On ne s’en rendra pas compte du jour au lendemain mais l’Euro va changer l’Europe et d’abord les mentalités.

L’Europe est déjà une longue histoire. Elle est encore un long chemin. Mais, de plus en plus, elle est notre quotidien. Elle est un élément essentiel de notre prospérité, de notre croissance et de nos emplois. Avec l’Euro, les Européens vont se sentir plus proches les uns des autres, et plus forts aussi.

Plus forts, car l’Euro va définitivement unifier le grand marché européen, qui est déjà le plus vaste et le plus ouvert du monde.

Plus forts, pour saisir la chance de la mondialisation. l’Euro, monnaie de la première puissance économique et commerciale de la planète, sera l’une des grandes monnaies internationales, avec notamment le Dollar et le Yen. L’Euro apportera un élément de stabilité supplémentaire dans les relations monétaires internationales.

(…)

L’Euro est une chance pour nous Français. Il nous apportera plus de choix dans nos achats, des prix plus bas, de nouveaux marchés, de nouvelles possibilités d’investissement et donc d’emplois.

(…)

J’ai confiance en vous. Nous sommes capables de réussir. C’est ensemble que nous allons changer d’époque.

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