En un an, les 500 plus grandes fortunes françaises ont accumulé 12.000 ans de SMIC


Aucune limite à l'indécence ?


Pendant que la crise a plongé des millions de gens dans la pauvreté, les grandes fortunes, elles, ont continué à s’enrichir, notamment grâce à la spéculation financière.

Dans le magazine ultra-libéral Challenges, on s’en féliciterait presque. « Une crise ? Quelle crise ? » badine le média détenu par Claude Pédriel, 343ème fortune française, en référence à l’explosion du patrimoine des 500 familles les plus riches, lors de l’année passée.  La richesse de ces Français d’un autre monde a en effet progressé de 30% en un an, soit un pactole cumulé estimé à 953 milliards d’euros.

Indécentes inégalités

Pourtant, dans le même temps, le monde a connu sa pire récession depuis la seconde guerre mondiale. En France, près d’un million de citoyens ont été plongé dans la pauvreté. Pendant ce temps, les plus aisés ont pourtant continué à s’amuser avec la bulle financière pour faire fructifier leur patrimoine. Résultat, les riches n’ont jamais été aussi riches. Rappelons qu’avant la crise, 26 personnes détenaient déjà autant que la moitié de l’humanité.

Relance du débat sur l’impôt

Avec l’explosion de la fortune des milliardaires, le débat sur la taxation du grand capital est plus que jamais relancé. Selon un sondage, deux tiers des français seraient même favorables à une taxe pour les plus riches. Et pourtant, les penseurs du néolibéralisme continuent d’ânonner qu’il y a trop d’impôts en France. Du côté des puissants, on ne cesse d’ailleurs de ressasser les mêmes poncifs pour détourner les Français de l’idée de taxer les plus aisés.

Déluges de théories périmées pour défendre les grands fortunes

Tantôt on brandit la théorie du ruissellement selon laquelle l’emploi dépendrait du bon vouloir des plus riches. En réalité, comme nous vous l’expliquions l’an passé, l’emploi dépend plutôt de la consommation. L’exil fiscal, également souvent porté comme une menace ultime, est lui aussi un feu de paille auquel on peut facilement opposer l’impôt universel, comme le préconise François Boulo.

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L’impôt pèse sur les classes populaires

Les grands médias ultra-libéraux et la classe politique capitaliste nous explique également que la France serait championne du monde des impôts (ce qui est déjà faux, puisque les cotisations sociales ne sont pas des impôts) et qu’il faudrait arrêter de vouloir tout prendre aux Français. Les chiffres démontrent pourtant seulement une chose : l’impôt en France pèse énormément sur la classe moyenne et très peu sur les plus riches.

Le mythe de la richesse méritée et de la jalousie

D’autres n’hésitent pas à marteler que les riches méritent d’être riches et que les pauvres méritent d’être pauvres. Vouloir taxer les grandes fortunes ne serait alors que le symptôme d’une jalousie profonde envers les Français les plus brillants qui auraient obtenu leur patrimoine à la seule sueur de leur front.

80% des milliardaires français sont des héritiers

Pourtant, dans les faits, et même s’il ne s’agit pas de décorréler toute notion de mérite du patrimoine, énormément de facteurs basés sur le hasard avantagent certains êtres humains par rapport à d’autres. Notons par exemple, que 80% des milliardaires de l’hexagone le sont de naissance après avoir hérité de leurs parents. Ajoutons à cela les facteurs sociaux, environnementaux et même génétiques. Dans ce cadre aucun Français ne part sur un pied d’égalité à la naissance. N’est-ce pas alors le rôle de l’État de gommer un minimum les inégalités naturelles entre ses citoyens pour protéger les plus faibles ?

Les limites du raisonnable

La répartition des richesses prend alors un sens crucial. En ce sens, il faut donc fixer une limite à l’accumulation. Quand bien même un milliardaire travaillerait d’arrache-pied, mériterait-il pourtant un salaire des milliers de fois supérieur à celui d’un ouvrier qui travaille 40h par semaine à l’usine ? Peut-on également cautionner un enrichissement sur des bases spéculatives et surtout l’exploitation de milliers de travailleurs, parfois à l’autre bout du monde dans des contions indignes ? En prenant en compte ces faits, il ne parait pas aberrant de vouloir redistribuer au peuple une fortune acquise avec des méthodes plus que discutables.

Pour une justice fiscale

Contrairement à ce que sous-entendent les idéologues, l’impôt n’est d’ailleurs pas un bloc unitaire que l’on peut baisser ou augmenter dans un seul sens. Rien n’empêche par exemple d’augmenter les impôts pour les plus riches et le baisser pour les plus pauvres. Un système qui s’apparenterait à la justice fiscale où chacun paie en fonction de ses moyens. En somme, l’esprit du conseil national de la résistance auquel les néolibéraux ne cessent de s’attaquer depuis plus de 40 ans. Contre l’avis des Français ?

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