Alors que le nombre de doses du vaccin AstraZeneca est réduit la semaine du 15 mars, le gouvernement a choisi de les faire livrer dans les officines, désormais habilitées à vacciner. Les médecins, dont certains ont dû annuler la vaccination de leurs patients, sont en colère.
Désillusions. Emmanuel Duplaceau le dit sans détour, il est « déçu et désolé ». D’abord pour ces patients, à qui il avait donné un rendez-vous. Lassé aussi, de recevoir ordres et contre-ordres. Comme les 30 000 autres médecins généralistes qui vaccinent depuis trois semaines, le Dr Duplaceau a reçu un mail de la direction générale de santé (DGS) ce dimanche 7 mars, tard dans la soirée, indiquant qu’il ne pourrait pas commander de vaccin pour la semaine du 15 mars. « Pour la semaine du 8 mars, la commande ne sera ouverte que pour les besoins propres des officines, il ne sera pas possible de prendre des commandes pour les médecins compte tenu du nombre de doses livrées par AstraZeneca (environ 28 000 flacons disponibles à la commande) », précise le mail envoyé par le ministère de la Santé. Dans la profession, le message passe mal et l’attitude du gouvernement agace.
Depuis trois semaines, l’organisation de la vaccination chez les généralistes commençait à être rodée. « La première semaine, on pouvait vacciner dix patients au vu des doses livrées », précise le Dr Duplaceau, dont le cabinet se situe dans les Pyrénées-Atlantiques. « La deuxième, vingt patients et la troisième, trente ». Une montée en puissance censée être le synonyme d’une accélération de la campagne de vaccination au niveau national. « C’est en réalité tout l’inverse. On repart à zéro », lâche le médecin.