Alimentation : la France bientôt incapable de nourrir sa population ?


À force de jouer aux imbéciles...


Pour nourrir les Français, le pays doit compter de plus en plus sur l’importation de denrées alimentaires. Le pays se place ainsi en position de faiblesse tout en participant au désastre environnemental.

Et si les frontières devaient se fermer pour une raison ou pour une autre ? Et si certains pays voulaient mettre la pression sur la France ? Comment l’hexagone pourrait-il s’en sortir ? La crise du covid-19 a fait éclater aux yeux de tous l’importance de l’indépendance des peuples en ce qui concerne les productions essentielles. Et s’il est bien une production essentielle, c’est celle de la nourriture. Or, dans ce domaine, la France glisse lentement mais sûrement vers la dépendance alimentaire.

L’importation agricole explose en France

Les agriculteurs français restent encore aujourd’hui les premiers producteurs d’Europe, avec 77 milliards de denrées chaque année. Et pourtant, les importations ne cessent d’augmenter. Ainsi, comme l’explique RTL, 60% des fruits, la moitié des volailles, 40% des légumes et un quart de la viande bovine ou porcine proviennent de l’étranger. En vérité, nous devons notre première place, essentiellement à notre production de céréales et de vin.

Manque de diversité

C’est bien le cœur du problème : la France produit beaucoup mais pas de façon assez diversifiée. La moitié de notre production céréalière, et 40% de nos terres arables sont ainsi destinées à nourrir les animaux d’élevage.

« Le maïs, qui constitue 10% de la surface agricole utile française, représente la moitié des capacités d’irrigation, pour finalement nourrir des animaux dans des systèmes agro-industriels. En somme, ce système est fortement consommateur d’eau au regard de sa contribution à l’alimentation humaine. » constate ainsi le chercheur Arthur Grimonpont.

Des considérations qui posent question sur la pertinence du choix de nos productions. De même, la diversité de nos cultures s’est effondrée de 75% au cours du XXème siècle selon la FAO.

Les griffes de l’UE

Et une fois encore, l’Union Européenne n’est pas étrangère à ce processus. Dans son dogme de « la concurrence libre et non faussée », elle a par exemple permis aux grandes entreprises comme Bayer-Monsanto de tout écraser et de rafler le « marché du vivant ». Les grands semenciers  ayant la main sur la majorité des espèces autorisées, il devient presque impossible de les contourner.

La diversité génétique est nécessaire

Si l’on estime que l’humanité a cultivé environ 7000 espèces dans son Histoire, 95 % des besoins en énergie des êtres humains sont aujourd’hui couverts par seulement 30 espèces de plantes largement produites en monoculture. Or la diversité génétique de nos cultures est très importante pour notre résilience alimentaire. En effet, elle permet à la fois de maintenir l’équilibre de nos écosystèmes, mais aussi de préserver nos cultures des maladies qui frappent plus facilement en présence d’une espèce unique. Une consommation plus diverse est aussi également un bienfait pour la santé humaine, d’autant que les espèces autorisées ne sont pas forcément les plus intéressantes au niveau nutritionnel, mais surtout les mieux adaptées au commerce.

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Un système à repenser

L’autre gros problème à venir, est celui même de notre système agricole. En se reposant sur la chimie et en consommant trop de protéines carnées, notre modèle n’est tout simplement pas tenable sur le long terme. La situation pourrait d’ailleurs devenir de plus en plus préoccupante avec le dérèglement climatique qui aura nécessairement un impact sur notre production, et qui est lui-même grandement lié à notre politique agricole. Un serpent qui se mord la queue…

Obéir pour survivre

Seulement, il ne s’agit pas de blâmer les agriculteurs qui ne font qu’appliquer les directives et qui empruntent le seul chemin proposé pour survivre. En effet, les subventions agricoles, plus que jamais nécessaires au maintien des paysans (ce qui pose déjà question), ne sont accordées qu’au cas où ceux ci obéissent aux ordres d’un système surtout pensé pour engraisser les distributeurs. Ainsi, le choix de la rentabilité devient plus que compréhensible ; pourquoi produire pour la France, quand produire pour exporter rapporte plus ?

L’importation a doublé depuis 20 ans

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater que les agriculteurs français se tournent d’abord vers les productions les plus rentables. D’autres produits, pourtant nécessaires à la consommation humaine se trouvent ainsi délaissés. En jouant à ce petit jeu, la France n’a alors d’autre choix que de recourir à l’importation : le phénomène a d’ailleurs doublé depuis 2000.

Besoin de protectionnisme

Plus que jamais, la France a donc besoin d’un protectionnisme que l’Union Européenne lui refusera toujours. Comment s’en sortir lorsque l’on est mis en concurrence avec des producteurs de pays dont la main d’œuvre est infiniment moins chère ? Au contraire, l’État pourrait taxer la marchandise importée de l’étranger pour permettre aux produits français d’être rentables. Ne plus importer des marchandises venues de l’autre bout du monde et produites dans des conditions obscures serait aussi une action écologique de premier ordre. Des mesures sans doute beaucoup trop coûteuses pour nos grandes fortunes et leurs amis à la tête de la France…

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Mifrl
3 années il y a

Bonjour

Le scénario AFTERRES donne des chiffres encore plus élevés pour la part de nos terres consacrées à l’alimentation animale:
« La France consacre ainsi 80 % de ses surfaces agricoles à l’alimentation animale : 35 % de prairies, 17 % de cultures fourragères, 15 % des surfaces de céréales et oléoprotéagineux destinés à l’alimentation animale, une majorité des céréales exportées (puisqu’il s’agit de céréales fourragères utilisées en alimentation animale) ; sans compter les co-produits tels que le son ou les pulpes de betterave »
source : https://afterres2050.solagro.org/wp-content/uploads/2015/11/Solagro_afterres2050-v2-web.pdf page 10

Emilien
3 années il y a

Bonjour, Je suis producteur de légumes en permaculture et il faut bien constater que très peu de personnes sont prêtes à mettre un peu plus d’argent pour acheter de la nourriture de qualité produite localement. C’est vrai que le système est fait pour favoriser les multinationales de l’agroalimentaire et les grandes surfaces, mais ils sont aussi favorisés par les habitudes des gens, la facilité, l’achat du moins cher, etc… Quand on produit à la main sur une petite ferme et sans produits chimiques, le prix de vente n’est pas le même. Après, à chacun de savoir ce qu’il veut financer… Lire la suite »

Pepette67
3 années il y a
Reply to  Emilien

Bjr, votre commentaire est remarquable. J’ajouterais juste à votre liste ne plus payer en carte bleue nos commerçants en évaluant et retirant uniquement ce dont on a besoin mensuellement pour les dépenses courantes. Car 1/ le projet de fin du cash avance à (très) grand pas, il faut donc Aussi lutter Contre. Lu un article où on voit bien qu’ils surveillent de près les chiffres et le gros vide a considérablement contribué à faire exploser celui des paiements électroniques. (Il sert Vraiment à tout ce machin!) 2/ Privilégier le mode paiement par chèque et refuser les prélèvements automatiques. Ceux qui… Lire la suite »

Evil Duck
3 années il y a
Reply to  Emilien

Très juste analyse, Je pense aussi à un autre problème qui est le suivant :

Si on voudrait manger des légumes qui sont produit par des maraîcher en permaculture pour l’intégrité de la population française sa risque de demander des bras, sachant que la majorités des français travaillent devant un ordinateur et un clavier et méprise les travaux manuels.

L’Inrae avait réalisée une étude sur les surface cultivée en moyenne en permaculture qui était de 1000 mètre carré pour un salarié, je pense qu’on va avoir de la peine à recruter.

https://www.inrae.fr/actualites/ferme-du-bec-hellouin-beaute-rend-productif

Chapot
3 années il y a

Quand je prends le tgv pour le sud de la France, je constate l’horreur des cultures monosemence. Un tapis vert, un tapis jaune, pas une tête de blé qui dépasse, uniformité sur toute la parcelle. C’est le reflet de l’intelligence bureaucratique de l’Europe et de nos élites qui s’émerveillent devant leur tableurs et powerpoint loin de la réalité des dégâts qu’ils organisent.
Le covid est un exemple qui en annonce de prochains en cascade. Sortons vite de se modèle.

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