Ces dernières semaines, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a multiplié les mensonges pour couvrir son action et celle du gouvernement. Voici huit d’entre eux, recensées depuis trente jours.
C’est le militant et syndicaliste Jean Hugon qui mis le doigt sur le problème. 8 fakes news décomptées pour Gérald Darmanin, seulement pour le mois écoulé. Retour sur ce florilège de contre-vérités.
30 Novembre : l’affaire Zecler
Dans cette affaire, un producteur de musique était violemment passé à tabac par trois policiers. L’affaire se retrouve médiatisée le jeudi par le media Loopsider. Darmanin affirme alors qu’il découvre les images en même temps que tout le monde. Il assure aussi que ni la police, ni la préfecture ne disposait des vidéos. Mais tout ce récit est faux puisque les images étaient bien en possession de la police dès le lundi.
30 novembre : l’affaire du policier néo-nazi
Dans la même commission d’enquête, Gérald Darmin lance un deuxième mensonge à propos d’une affaire plus ancienne. Il affirme en effet que l’un de ses premiers gestes en tant que ministre de l’intérieur avait été de « ne pas garder dans la police un agent qui avait porté un écusson qui rappelait le IIIe Reich ». Or, dans les faits, ce policier n’a pas été renvoyé, mais a simplement vu sa promotion bloquée. Comble du ridicule, le ministre s’en était même vanté à l’époque.
9 décembre : l’affaire du policier tué
Sur le plateau de BFM, Gérald Darmanin rend hommage à un policier tué lors d’une course poursuite, renversé par une voiture. Il affirme qu’il a été « percuté par quelqu’un qui ne s’est pas arrêté ». L’information est complètement fausse puisque le fonctionnaire en question a été renversé par une voiture de la BAC…
10 décembre : bras d’honneur à la CNIL
Darmanin affirme cette fois-ci que la Commission nationale de l’informatique et des libertés a donné son feu vert pour le projet de fichage des citoyens selon leurs opinions. Or l’autorité administrative avait validé le projet avant que le gouvernement n’ajoute cette disposition au dernier moment. Joli tour de passe-passe.
Encore un mensonge hallucinant du chef de la police, Darmanin, qui prétend que la CNIL a émis un « avis favorable » à son projet de fichage des habitants selon leurs opinions politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales. Quelle honte ce type. pic.twitter.com/150tKrnhOo
— Julien Brygo (@JulienBrygo) December 16, 2020
12 décembre : le faux don à la SPA
Le 12 décembre, Gérald Darmanin, largement relayé par les médias de masse, fanfaronne d’avoir fait don de ses indemnités de maire de Tourcoing à la société protectrice des animaux. Or, comme nous l’apprend plus tard Capital, cet argent n’appartenait pas au ministre, mais à la mairie de la ville. La municipalité a décidé seule de l’affectation de cet argent. Le coup de communication est d’autant plus grossier que Gérald Darmanin n’est officiellement plus le maire de Tourcoing puisqu’il n’a pas le droit de cumuler avec son poste de ministre. Ce qui ne l’empêche sans doute pas de diriger la ville en sous-mains…
13 décembre : les chiffres d’interpellations maquillés
Lors des manifestations contre la loi sécurité globale, Darmanin affirme que les forces de l’ordre ont arrêté « 142 individus ultra-violents ». Or, très vite, et comme ont pu le constater bon nombre de manifestants sur place, ces arrestations ont au contraire été pratiquées de manière totalement arbitraire parmi un cortège pacifique.
16 décembre : réunion des syndicats de Police
Devant le Sénat, Gérald Darmanin assure qu’il va recevoir l’intégralité des syndicats de police afin de discuter de l’avenir de la profession. Pourtant, il accueillera seulement les syndicats qui soutiennent l’action gouvernementale. L’organisation historique VIGI ne sera quant à elle pas conviée.
26 décembre : l’affaire du policier arabe
Sur twitter, Gérald Darmanin affirme qu’un jeune Belfortain d’origine arabe a été roué de coups pour avoir fêté Noël. Il ajoute même que le fait que la victime soit fils de policier a empiré les évènements. Or, deux jours plus tard, le procureur de Belfort dément les allégations du ministre, et l’Est Républicain assure que « le fait d’être un fils de policier n’est pas à l’origine des violences et que l’origine religieuse du différend n’est pas établie par l’enquête. »
Dans tous les cas, ce « palmarès » ne devrait pas aider les citoyens à refaire confiance à ce gouvernement. L’affaire prêterait même presque à sourire quand on se souvient qu’Emmanuel Macron lui-même osait expliquer que son quinquennat lutterait contre les fake-news…
Gérald Darmanin a des défauts comme vous et moi, mais il doit bien avoir quelques qualités comme vous et moi. Plaire à tous les citoyens c’est impossible. Il maintient assez bien l’ordre en France. Il en a donné la preuve lors des dernières manifestations.
je suis toujours choquée quand je constate que la dictature a quand même des sympathisants……
Très bien, la question c’est : et après ? Comment sanctionner ces mensonges, est-il possible de pouvoir autant mentir sans être sanctionné ?
Et les gestes barrières ???