La fabrique du consommateur, pilier des sociétés marchandes


Par T.B. pour Mr Mondialisation

Notre monde insatiable nous désole chaque jour un peu plus. Mais à qui la faute ? A ces autres consommateurs stupides qui ne sont jamais nous ? « Si personne n’achète, ils arrêteront de vendre ! »…n’est-ce pas ? Ce serait donner là bien plus de pouvoir aux individus qu’ils n’en ont vraiment, nous y compris… Non, la machine du capitalisme est infiniment plus insidieuse. Dans son dernier livre La Fabrique du consommateur, le sociologue Anthony Galuzzo nous offre une analyse au scalpel de l’évolution de notre société entre le XIXe siècle et aujourd’hui. Un voyage dans le temps qui retrace les soubresauts de la société marchande, des premiers échanges d’hier à l’hyperconsommation d’aujourd’hui. Lumière sur ces invisibles rouages qui nous pourrissent l’existence et la Terre avec.

En 1800, la plupart des français étaient des paysans qui cultivaient leur nourriture, assuraient localement leur existence et fabriquaient leurs propres objets. Leur survie dépendait uniquement du fruit de leur travail. Aujourd’hui, dans nos sociétés industrielles, nous vivons tous entourés d’objets fabriqués par d’autres, composés d’éléments venant majoritairement du bout du monde, dont nous peinons à nous représenter concrètement toutes les étapes de production.

Comment est-on passé d’une société autonome à une société de consommation ? Comment cela a-t-il modifié notre rapport aux objets ? Comment ce glissement a-t-il influencé jusqu’à notre organisation sociale ? Et pourquoi y reste-t-on coincés à ce point ? C’est à l’ensemble de ces questions que le sociologue Anthony Galuzzo entend répondre dans son dernier essai La Fabrique du consommateur publié aux éditions Zones. Une analyse captivante de la mutation progressive de nos sociétés occidentales entre le XIXe et le XXIe siècle.

D’une société autonome et morcelée à l’interdépendance marchande

Il faut donc se représenter la France du début du XIXe siècle comme un territoire composé de quelques grandes villes et de nombreux villages isolés les uns des autres. Les moyens de locomotion sont lents et l’état des routes rend le transport de marchandises et la communication difficiles « le monde du début du XIXe siècle, s’il faut le comparer à celui qui va naître, est immobile et morcelé « De cet isolement découle l’obligation pour les français de subvenir à leurs propres besoins. Leur horizon ne dépasse généralement pas le cadre de leur communauté. Le village d’à côté, c’est déjà l’étrange et le lointain.

C’est donc à l’échelle de la communauté que la survie s’organise. On cultive sa propre terre, on fabrique ses propres outils, le plus clair du temps est consacré à cette entreprise de survie. Chaque foyer est un rouage essentiel de la communauté et l’individu se trouve pris dans un grand tout qui le dépasse. L’emprise de la communauté sur l’individu est totale. Les habitants participent de près ou de loin à la production de tous les objets qui les entourent, de tous les produits qu’ils consomment. C’est pourquoi les objets n’existent pas seulement comme objet mais sont pris dans un continuum cohérent allant de la production à la consommation.

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giorgio guido novi
2 années il y a

Cet article explique très bien l’histoire de la consommation !

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