Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron



Le président de la République Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, ce jeudi 25 avril, se livrant à une opération de reconquête de confiance. Lors d’une allocution d’une heure, le président a présenté quatre grandes orientations destinées à répondre à la crise sociale, incarnée depuis plusieurs mois par les manifestations de Gilets jaunes. Voici ce qu’il faut retenir de son intervention.

Emmanuel Macron s’est adressé aux Français ce jeudi 25 avril, au cours d’une allocution d’une heure environ commencée à 18 h 04, qui a précédé une conférence de presse avec 230 journalistes réunis à l’Élysée. Un rendez-vous très attendu aux allures de « moment de vérité » destiné à donner « des perspectives et un cap », selon la présidence.

Le président a annoncé une série de mesures, tirées des enseignements du Grand débat national. Cette large consultation, qui s’est achevée le 15 mars dernier, avait pour but de sortir de la crise des Gilets jaunes et trouver des réponses au malaise social qui couve depuis des mois. Mais malgré plusieurs annonces, le président n’est pas parvenu à convaincre les Gilets jaunes, qui se disent « déçus » par l’intervention présidentielle.

Emmanuel Macron devait initialement prendre la parole le 15 avril dernier, mais son allocution avait été annulée en raison de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Les quatre grandes orientations des annonces

Le président a pris la parole peu après 18 h. Il a, en introduction, salué « les justes revendications à l’origine du mouvement des Gilets jaunes », refusant qu’elles soient occultées par les « dérives de quelques-uns » et appelant à un retour à l’ordre public.

Emmanuel Macron a affirmé avoir « beaucoup appris » au cours du Grand débat national fait l’inventaire des sentiments qui animent, selon lui, les Français : « l’injustice fiscale, territoriale et sociale », « un manque de considération », « un manque de confiance dans les élites » et « un sentiment d’abandon ».

Il a annoncé quatre grandes orientations pour répondre à ces attentes : un changement de démocratie en profondeur, « remettre l’humain et la justice au cœur du projet national », « investir dans les grandes transitions » et renforcer la « nation de citoyens ».

Voici ce qu’il faut retenir des principales mesures annoncées.

Baisser l’impôt sur le revenu

L’évasion fiscale « mine l’adhésion à l’impôt » a affirmé Emmanuel Macron. La Cour des comptes devra prochainement évaluer les sommes qui échappent à l’impôt.

Emmanuel Macron a défendu la mise en place de la réforme de l’ISF. « L’ISF est paru comme une injustice fiscale. Je veux rappeler que ce n’était pas une suppression, mais une transformation vers le patrimoine immobilier pour encourager l’investissement dans l’économie réelle […] Je me fais un devoir de la défendre et s’il n’est pas efficace nous en ferons le bilan. C’est une réforme pour produire, pas un cadeau pour les plus fortunés. »

Il a annoncé des baisses pour ceux qui travaillent en réduisant significativement l’impôt sur le revenu, à hauteur de 5 milliards d’euros, en supprimant certaines niches fiscales pour les entreprises, supprimer les dépenses publiques inutiles et « davantage de travail ».

Inciter à travailler plus

Le président français a mis sur la table la question du temps de travail, qui doit faire l’objet d’un « vrai débat ». « Il faut travailler plus », a-t-il dit, en faisant la comparaison entre la situation de la France et celle de ses voisins.

Il a toutefois indiqué ne pas souhaiter revenir ni sur les 35 heures ni sur la suppression des jours fériés. Il a également exclu de repousser l’âge de la retraite au-delà de 62 ans. « Travailler plus, ça peut se faire d’une autre manière. C’est d’allonger la durée des cotisations et de laisser le libre choix », a remarqué Emmanuel Macron.

« Ce sur quoi peut travailler le gouvernement avec le Parlement, c’est de regarder si on peut allonger la période de référence sans bouger l’âge légal pour avoir un système de décote qui incite à travailler davantage, mais sans forcer tout le monde », a-t-il expliqué.

Cette « option permet de dégager des économies pour réinvestir dans des baisses d’impôts » mais aussi dans les « petites retraites de ceux qui ont travaillé tout le long de leur vie », a estimé le président.

Reconduire la prime exceptionnelle défiscalisée

Annoncée en décembre, la prime exceptionnelle de 1 000 € exonérée de toutes charges sociales et d’impôt sur le revenu et versée aux salariés touchant jusqu’à 3 600 € par mois va être reconduite en 2019.

« Il faut que le travail paye grâce à l’intéressement des entreprises, le revenu universel d’activité. Au 1er janvier prochain, nous réindexerons les retraites de moins de 1 000 € et qu’il n’y ait plus de sous-indexation à partir de 2021 », a indiqué le président.

Réformer l’assurance-chômage

« Le travail joue dans la lutte contre les inégalités. Il faut une réforme du système d’assurance chômage. C’est un levier d’un retour à l’emploi et de lutte contre les injustices. On doit aussi améliorer l’accès à l’emploi. Nous devons avoir des solutions concrètes d’ici à septembre pour le travail et l’emploi », a indiqué le président.

Réindexer les petites retraites

Emmanuel Macron a annoncé qu’au 1er janvier prochain, les retraites de moins de 2000 euros seront réindexées. Par ailleurs, il n’y aura plus de sous-indexation des retraites à partir de 2021.

Emmanuel Macron a annoncé vouloir rétablir un « système de retraite juste, par points ». Cette refondation profonde sera présentée à l’été. « Cette transformation doit remettre de la confiance et de la justice », a-t-il expliqué.

Introduire une dose de proportionnelle à l’Assemblée

Le président s’est attaché à souligner le rôle des élus et l’importance de la démocratie représentative. Il a affirmé « croire dans les élus de la République, qui ont la légitimité de leur élection ».

Emmanuel Macron a confirmé deux grandes mesures déjà prévues par le projet de réforme des institutions de l’exécutif suspendu depuis l’été 2018 : « une part significative de proportionnelle » et « la réduction du nombre de parlementaires », sans donner de chiffres précis.

Il s’est dit « favorable » à l’introduction d’une dose de 20% de proportionnelle à l’Assemblée nationale et à une baisse du nombre de parlementaires comprise entre 25% et 30%.

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